Qui remplacera le Cheick Dr Hussein Hassan Abakar à la tête du Conseil Supérieur des Affaires islamiques (CSAI) ? Ce puissant référent religieux qu’à forger Hissein Hassan (HH) à partir du comité islamique de fatwa sous le régime MPS.

 

De l’avis de plusieurs N’djamenois, pour correspondre au profil idéal, le candidat à la présidence du CSAI devrait être un homme qui soit “capable de garder de l’eau dans une joue et de la farine dans l’autre“. Un homme capable de ménager la politique et la religion. Le genre qui par ses connaissances religieuses soit apte à convaincre les fidèles musulmans mais aussi celui qui par ses aptitudes  en politique soit capable d’accommoder le discours religieux à la politique du pouvoir. Autrement dit un homme qui sait dire par la langue de la religion les messages politiques du pouvoir. L’homme doit être connu des milieux religieux et de préférence géographiquement situé au Tchad oriental (où tous les imams précédents sont originaires), central ou Chari-Baguirmi. L’appartenance ou l’allégeance au groupe soufi et surtout à l’une de deux composantes, tidjani  faezien et  tidjani Kaoulakien ou tarbiaest indispensable, d’autant plus que le seul membre fondateur du comité islamique vivant parmi les 12 fondateurs, le Cheick Mahamat Djibrine Yamine ex soufi actuellement ansar al sounna est exclu d’office. La connaissance de plusieurs langues et l’éloquence sont des atouts.

 

Plusieurs remplaçants potentiels sont cités dans le milieu N’djamenois. Le Cheick Dr Mahamat Khatir, vice-président du CSAI, le Cheick Abdoudaim Abdoulaye, secrétaire général du CSAI, le Cheick Abakar Walar, le Cheick Haroun Idriss ex imam de la grande mosquée, le Cheick Ahmad Annour Al-hilouw, l’actuel imam de la grande mosquée, le Cheick Béchir Saleh Annour, le Cheick Almahdi Younouss et le Cheick Saleh Mahamat Ramadan….

 

Toutefois, le secrétaire général du CSAI, le Cheick Adboudaim Abdoulaye Kegnek, se démarque du lot et s’impose comme le favori. Fils d’un dignitaire religieux connu au Ouaddaï, docte en “figh“ et animateurs de plusieurs émissions radio, Abdoudaim s’est construit une sphère d’influence assez importante à travers ses étudiants. Son obéissance à Hissein Hassan et sa compréhension de la française en plus de l’arabe lui ont permis de confectionner un carnet d’adresse assez riche. Ses participations aux différentes conférences de dialogue au niveau national et international ainsi que ses participations aux journées de prière interconfessionnelle font de lui un homme connu et un homme de dialogue. Cependant, il a une traine mauvaise réputation d’un homme rigide dans certains milieux ansar al sounna à cause de la rigidité et de la position de pouvoir dont il a fait montre lors des initiatives de dialogue inter islamique et lors de la conférence de dialogue au centre almounna. D’autres atténuent la critique en soutenant qu’il se comportait comme tel juste pour plaire au chef Hissein Hassan. De toutes les manières l’homme est habile et a su gagner la confiance d’Idriss Deby  et de Hissein Hassan pour bien se positionner. D’ailleurs, lorsque le dernier a commis la faute politique de sa vie en accueillant les opposants politiques, Cheick Abdoudaim a profité pour s’imposer comme le véritable répondant. Depuis lors beaucoup pense qu’il est le véritable dépositaire du pouvoir au sein du CSAI.

Parmi, les candidats de taille il y a aussi les autres partisans du HH et ceux qu’il a écrasé.

 

De ses partisans.

 

De ses partisans, Dr Mahamat Khatir, vice-président du CSAI, a le niveau et  l’influence dans les tidjane et une bonne renommé d’homme humble mais il serait très pieux pour assurer les fonctions “sous-marines“ du président du CSAI. Le Cheick Ahmad Annour, actuel imam de la mosquée est un homme éloquent qu’a copté le Cheick HH pour jouer un important dans le CSAI mais sa réputation au sein de tidjanes est entachée par son fatwa à Abéché sur certaines conduites sexuelles et dans le milieu musulman en général il est connu pour être l’homme qui aime les controverses et beaucoup pensent que c’est celui qui avait poussé le Cheick Hissein Hassan dans la virulence de ses dernières années. Parmi les partisans HH, il y a aussi Dr Abakar Walar et le Cheick Saleh Mahamat Ramadan qui a dirigé la prière de djanaza(mort) sur HH.

De Ceux qu’il a écrasés.

De ceux qu’il a écrasés, trois (3) peuvent constituer des véritables concurrents à ceux qui ont émergé sous les ailes de HH. Le plus redoutable serait le Cheick Haroun Idriss ex imam de la grande mosquée. Imam éloquent de mosquée Harazaye, le monsieur a brillé par ses reformes dans la grande mosquée qui auraient jalousé le Cheick Hissein Hassan et attiré la sympathie des saoudiens. Il semble avoir aussi des liens aux bras long du fait son origine Hemat (proche de Hinda) et de son amitié avec Younousmi et Bachir. Seulement son image serait entachée auprès du pouvoir du fait de ses prises de position à l’encontre de la décision du pouvoir interdisant la fente de bois en N’djamena.

Le Cheick Béchir Saleh Annour peut constituer aussi un concurrent de taille. Fils d’un marabout d’IDI, le monsieur a aussi des bonnes avec le réseau imam Moussa Brahim, premier imam du comité islamique. Arrive en fin, l’imam Almahdi Younouss.  Arabe “Chérifi“ (de la filiation du prophète) et natif du Chari-Baguirmi, proche du sultan Kasser, le monsieur appartiendrait a un groupe qu’a écrasé le Cheick Hissein Hassan. Groupe constitué des défunts Cheick Ali Taha (ex vice-président du CSAI), de Goni Alhour et de professeur Almahi  ex recteur de l’université roi Fayçal et de lui-même. Le groupe aurait utilisé par le passé des arguments malikite pouvant exclure l’imam Hissein Hassan de l’imamat du fait de son origine mais aussi la fibre régional Chari-Baguirmi.Toutefois, beaucoup pensent que le groupe ne peut pas se battre sur deux fronts celui de la conquête du rectorat Fayçal et celui d’imamat.

Somme toute, c’est le président de la république Idriss Deby Itno (IDI) qui aura le dernier mot et celui qui désignera le futur président du Conseil Supérieur Islamique (CSAI). Les mécanismes internes de successions n’ayant jamais été appliqués depuis la constitution du comité islamique du Fatwa.

Mahamat Abderamane Mahamat 

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