C’est à tout le moins un duo de choc qui va s’occuper de l’Afrique à l’Élysée : Aurélien Lechevallier mais aussi et surtout Franck Paris.

Autant le dire : le président français Emmanuel Macron est un homme neuf en Afrique. À part un stage de six mois effectué au Nigeria lorsqu’il était à l’ENA, il n’a pas beaucoup eu l’occasion de séjourner de manière durable sur le continent avant ses voyages de campagne électorale qui l’ont vu se rendre en Tunisie et en Algérie.

Un parcours initiatique particulier pour Macron

Parlant de l’ENA et des stages, il a indiqué en substance que la scolarité y a été très agréable. « Je l’ai faite avec naïveté et appétit car je n’en avais pas toujours rêvé et n’avais pas une idée très précise de l’endroit où je voulais arriver », a-t-il dit dans une interview accordée en 2010 à la revue de Sciences Po., ajoutant : « J’ai surtout aimé les stages qui vous mettent au contact de gens remarquables. Je ne voulais absolument pas aller à Bruxelles ou à Washington comme tout le monde. J’ai donc demandé au directeur des stages de m’envoyer dans un pays très lointain. Je me suis retrouvé pendant six mois au Nigeria ».

Au gré de ses expériences professionnelles, il a eu l’opportunité de rencontrer des personnes qui vont compter dans son approche de l’Afrique. C’est le cas notamment de l’ancien président du fonds d’investissement PAI Partners et ex-Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, qu’il a croisé à la banque Rothschild. Il y a aussi son ancien camarade de promotion à l’ENA, un autre Béninois, Jules-Armand Aniambossou. D’ailleurs, cet ex-ambassadeur du Bénin à Paris a publié en avril une tribune intitulée « Avec Emmanuel Macron, la France doit répondre présent au rendez-vous africain », tribune cosignée par… Lionel Zinsou, Jean-Michel Séverino, directeur général du Fonds d’impact I&P et ex-directeur de l’Agence française de développement (AFD), et Hakim El Karoui, un des coauteurs du fameux rapport pour « Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France » publié en décembre 2013 avec Hubert Védrine.

Élément important : durant l’entre-deux-tours, l’ancien président du mouvement En marche ! a ainsi pu développer une vraie approche volontaire de l’Afrique qu’Aurélien Lechevalier, son conseiller aux Affaires internationales pendant la campagne, a fait savoir dans un entretien avec Le Point Afrique.

Franck Paris, « Monsieur Afrique » de l’Élysée

De manière plus précise, selon la Lettre du continent, c’est Franck Paris qui va succèder à Thomas Melonio comme conseiller Afrique de l’Élysée. Âgé de 39 ans, cet ancien rédacteur Afrique centrale et orientale à la Direction Afrique et océan Indien (DAOI) au Quai d’Orsay est déjà passé par Bruxelles, à la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne, où il a eu à traiter des dossiers sur la défense, la gestion de crises et la zone pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique. Il a ensuite rejoint le cabinet de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, comme conseiller Europe jusqu’en 2015. Avec le déplacement du chef de l’État ce vendredi au Mali pour visiter les forces françaises de l’opération Barkhane, on peut dire qu’il a déjà du pain sur la planche.

Premiers pas en Afrique

Emmanuel Macron est en effet attendu cette fin de semaine en Afrique pour son premier déplacement international après l’Allemagne. Ce sera l’occasion d’un passage ou partage de témoin en douceur entre Sylvie Goulard, nommée ministre des Armées, et Jean-Yves Le Drian, désormais au Quai d’Orsay et fort de son expérience de ministre de la Défense sous le quinquennat de François Hollande. Il a été la véritable cheville ouvrière, sous l’autorité de François Hollande, de l’opération Barkhane mise en place en août 2014 dans le sillage de l’opération Serval qui avait permis, 18 mois auparavant, de chasser les djihadistes des villes maliennes qu’ils occupaient, à l’exemple de Gao.

 

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