« Nous sommes en crise ! », « le pays traverse une période de tension budgétaire extrême !!! », « 16 mesures », « 32 mesures, etc. » …voilà les expressions qu’on entend quotidiennement partout à N’Djamena, dans toutes les bouches, dans tous les milieux sociaux. Partout c’est la crise. Crise sociale, économique, politique, etc.

 

Mais d’où vient cette crise tant décriée ? Comment sommes-nous parvenus à cette fameuse crise ? Pourquoi sommes-nous les seuls à se plaindre ? Qui en sont les responsables ? Quelles stratégies mettre en œuvre pour en sortir ? Voilà les questions que je me pose… et le tchadien lambda également se pose ces questions. Lui qu’on malmène, qu’on harcèle de gauche à droite par la cherté de vie, l’augmentation du prix du gaz butane, de l’essence, par des projets vrais ou supposés vrais d’abattement de salaire, etc. ce tchadien qui n’a pas droit à la parole et qui observe silencieusement les gesticulations de ses gouvernants dont les deux plus zélés, expert es solutions de crise et spécialiste de la fermeté et de l’entêtement gouvernement sont connus de tous. Un exemple de ce laisser-aller : le récent remaniement gouvernemental. On prend les mêmes personnes avec le même passé douteux et on répète le même refrain avec le même orchestre. Un gouvernement resserré, mais sans grande stratégie et visiblement sans cadres compétents ou intègres. Rien que des lèche-culs, parachutés par la volonté de quelques soi-disant expert ou connaisseur tout court quand ce n’est pas le parti qui l’a fait. Des pseudo mesures de redressements impopulaires et qui manquent de convictions et d’action, etc..

 

Face à ce remue-ménage, mes questions demeurent intactes, sans réponse, sans aucune réflexion sérieuse et objective. Aussi, sans être un expert des questions politiques et économiques, je peux me hasarder à dire que le problème du pays ont une source connue de tous : le système politique actuel qui s’est mué en galaxie, autour de laquelle gravitent toutes de vampires économiques et financiers qui ratissent tout sans exception. C’est ce que les experts appellent la Mal gouvernance (corruption, concussion, gabegie financière, népotisme, clientélisme, laisser-aller, etc.) Tous ces fléaux engendrent des ‘’crises’’ qui malheureusement nous tombent sur la tête, sans prévision aucune puisque le pays est un État voyou ou comme l’a dit Trump à juste titre « pays de merde » où tout est possible : achat de pièces identités, de passeport, de passeports diplomatiques, d’armes, d’immatriculation d’avions, etc. même les nominations sont achetables…bref un véritable État voyou pire que la Corée du Nord.

 

Autrement dit, comment comprendre qu’à peine 15 ans d’exploitation du pétrole nous en sommes arrivés là où nous sommes aujourd’hui c.-à-d. nous sommes revenus au point de départ d’avant l’ère pétrolière sinon plus. Toutes les infrastructures dont le gouvernement nous a vanté la construction n’existent plus. Elles sont détériorées, soient très vétustes.

 

En définitive, que dire de plus sur le mot ‘’crise’’ ? Les stratégies de sortie de crise existent. Les cadres compétents pour les mettre en œuvre sont nombreux. Mais face à eux, il y a un gouvernement qui ne consulte pas et qui évolue seul, intransigeant et limité, voire borné. Aussi, tant que le système ne voudra pas se remettre en cause véritablement aucun changement n’est possible. 2018 ne sera pas différent de 2017,201 6 et chaque année le refrain sera le même. Donc, nous ne sommes pas prêts de sortir de la crise et le mot crise continuera à hanter nos nuits et notre quotidien. Et comme le Peuple tchadien aime subir sans réagir, il continuera à subir jusqu’au jour où il n’en pourra plus et sera contraint de sortir. Seule la lutte libère.

 

Correspondance particulière

Tchadanthropus-tribune

3734 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire