Le 29 avril, l’ancien économiste tchadien de la Banque africaine de développement (BAD) Succès Masra a lancé son mouvement politique, « Les Transformateurs », avec pour objectif de refonder la république du Tchad. Interview.

Ne dîtes pas à Succès Masra que certaines attitudes et ambitions vous rappellent chez lui un certain Emmanuel Macron. Bottant le président français en touche, le Tchadien formé au Tchad, au Cameroun et en France vous répondra Thomas Sankara et Barack Obama, après avoir cité Martin Luther King et Nelson Mandela. Il existe de plus mauvaises références. Ancien économiste en chef à la Banque africaine de développement (BAD), dont il vient de démissionner, il a lancé le 29 avril son mouvement politique, baptisé « Les Transformateurs », en espérant rassembler les Tchadiens, « de l’extérieur comme de l’intérieur », autour d’un projet d’une république nouvelle, « solidaire », « exigeante » et « juste ».

Énergie, éducation, travail, lutte contre la corruption, intégration sous-régionale… Succès Masra répond aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Idriss Déby Itno vient de promulguer une nouvelle Constitution et d’initier la IVe République. Que vous inspire ce changement institutionnel ?

Succès Masra : Ce n’en est pas vraiment un. On nous dit qu’on est passé dans un régime présidentiel intégral. Soit, mais Idriss Déby Itnoavait déjà tous les pouvoirs. Au lieu de répondre aux véritables questions et de trouver des réponses à la crise que vit le Tchad depuis plus de 30 ans, le président a mis sur pied un forum où n’étaient présents que ses fidèles et quelques voix discordantes mais anecdotiques. C’est un simulacre et cela n’a contribué qu’à supprimer certains symboles comme la Cour des comptes, le Conseil constitutionnel, la Haute Cour de justice ou la primature, qui étaient pourtant des outils d’unité nationale. Cela ne fait que mettre en valeur le fait que le Tchad a besoin d’un changement radical de leadership.

C’est-à-dire ?

Je souhaite avant tout construire un Tchad exigeant et solidaire, avec des citoyens, de l’intérieur et de l’extérieur, qui se sentiraient copropriétaires d’une unité nationale et d’un État protecteur envers les plus défavorisés. Chacun, selon ses capacités, doit avoir le sentiment de travailler pour un projet qui le concerne. Il faut mettre fin à l’idée que le Tchad est un butin de guerre confisqué par une caste. Pour cela, il faut une République exigeante mais aussi juste et solidaire… Lire la suite sur jeune Afrique

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  • Voila un tchadien qui ose changer les choses . Plutot que de se resigner et attendre un miracle

    Commentaire par Louheu Mbaibikeel le 19 mai 2018 à 6 h 26 min
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