Je la voyais venir celle-là. Je l’avais partagée avec vous. Elle se confirme. Le ministre de la justice, de la moralisation de la vie publique et de la bonne gouvernance, Garde de Sceaux, est le chef des corrupteurs de la République. Il vient de faire la preuve de sa corruption sur les magistrats en dotant les deux magistrats véreux, hassabanabi et Moukhtar de deux voitures corolla. Ces deux magistrats forment avec le président Yena Thimothé le trio de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de N’Djaména.
Je vous entretenais lors d’un de mes passages dans ce blog citoyen de la volonté du ministre de la justice de faire pression psychologiquement et matériellement sur les magistrats afin d’orienter leurs décisions, comme il l’entend. Euh beh, à l’aune des deux événements récents : la radiation d’Emmanuel Deukeumbé et la dotation en voiture des deux magistrats ; on a été servi du bâton et de la carotte. Ce message est plus que clair pour tout magistrat : obéis et tu seras récompensé, désobéis et tu seras châtié.
Chers internautes, nous, magistrats tchadiens, sommes plus que désabusés par cet état de fait. Nous sommes outrés voir révolter par cette manipulation à outrance. Jamais dans l’histoire de notre pays un tel fait ne s’est produit. Même pas aux jours les plus sombres de la dictature habréiste. En plus de cela, on a appris de bonne source que le ministre Sabre Fadoul a pris 200 millions de Francs CFA de la Présidence de la République pour donner aux magistrats afin condamner Gali. C’est pour cela qu’il est plus qu’irrité par l’attitude de Deukeumbé. Aujourd’hui on pense qu’il a perdu la face devant le président Idriss Déby Itno. Donc il se démène comme un beau diable afin de sauver ce qui peut l’être.
Malheureusement pour lui, avec la validation du projet d’ordonnance relatif à la modification de la loi 004, notre ministre doit s’attendre à voir bientôt à N’Djaména son irréductible ennemie Mahamat Saleh Annadif plus que ragaillardi par son séjour en prison. L’on apprend que l’ancien Ministre des Affaires Etrangères a su faire le buzz dans le milieu diplomatique. Presque toutes les chancelleries ont saisi les autorités tchadiennes pour plaider son cas. La presse nationale, les associations de défense des droits de l’homme, les hommes d’églises et des marabouts… se sont tous mobilisés derrière cet homme devenu encombrant au point de faire bouger les choses dans la bonne direction avec la modification de la Loi 004. Cette loi scélérate est un déni même de la présomption de l’innocence et donc bafoue la constitution tchadienne et tous les traités internationaux notamment la charte des Droits de l’homme et des peuples des nations unies.
En ce qui concerne la marche de la justice tchadienne, nous sommes estomaqués par la mise sur la touche des magistrats aussi sérieux que Mahamat Alfadil Abakar Kadadé et Mahamat Tadjadine qui sont réputés pour leur indépendance d’esprit vis-à-vis du garde de Sceaux. L’ancien procureur de la République, Mahamat Alfadil, camarade de classe d’Abdoulaye Sabre Fadoul a démontré à tout le monde que le matériel n’est pas son dada. Il est le seul président de tribunal d’instance à donner le jugement en référé à un de ses adjoints. Il est tout simplement envoyé au ministère comme inspecteur et son siège est toujours vacant. Sa faute, avoir libéré Dezoumbé de Droit de l’Homme sans frontière.
Mahamat Tadjadine 1er Substitut du Procureur général est également envoyé à la chancellerie dans une pseudo-promotion.  Le plus important Parquet général du pays est désormais sans procureur général, ni premier Substitut. C’est le deuxième substitut Mahouli, reconnu pour ses méfaits et sa mégalomanie qui assure l’intérim.
Ce ministrion n’a pas hésité à mettre à la porte du Conseil Supérieur de la Magistrature, le magistrat Massingaral pour le remplacer par un Zakhawa, kobé, donc cousin du ministre, le très truculent Ousman Souleyman Haroun. Nous pensons que le président de la république, en tant que garant du respect de la forme de l’Etat doit sévir pour rétablir la justice tchadienne sur des bonnes bases au lieu de laisser ce soit disant ministre entamer le dernier crédit qui reste encore à la justice tchadienne. En tout cas, les citoyens tchadiens attendent d’être rassurés sur la capacité de leur justice à dire véritablement le droit.
 
Le Magistrat en courroux.
 

 

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