Le roi du Maroc Mohammed VI, a salué mardi à Addis-Abeba, la décision du sommet de l’Union africaine de réintégrer son pays dans la grande famille de l’organisation panafricaine après une absence de plus de 30 ans.

 

“Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué. Le soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur des liens qui nous unissent”, a-t-il déclaré.

 

S’exprimant devant ses pairs de l’UA, le Roi a estimé que le retrait de son pays de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), ancêtre de l’UA, était indispensable.

 

“Le retrait du Maroc de l’OUA a permis de recentrer son action dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l’Afrique lui est indispensable et combien le Maroc est indispensable à l’Afrique”, a-t-il expliqué, soulignant l’urgence pour le Maroc de se retourner dans la grande famille de l’organisation panafricaine.

 

 

“Il est l’heure de rentrer à la maison, au moment où le Royaume compte parmi les nations africaines les plus développées, et où une majorité de pays membres aspirent à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille”, a-t-il indiqué.

 

En effet, a-t-il souligné, malgré les années où le Maroc était absent des instances de l’Union africaine, ses liens ne sont jamais rompus avec ses frères du continent.

“Des relations bilatérales fortes ont ainsi été développées de manière significative. Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains”, a-t-il affirmé, précisant qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949.

 

Il a précisé que pendant ces années, lui-même a multiplié les visites dans les différentes sous-régions du continent.

 

 

“Au cours de chacune des 46 visites que j’ai effectué dans 25 pays africains, de nombreux accords dans les secteurs public et privé ont été signés. Notre action s’est particulièrement attachée à la question de la formation qui est au cœur de notre coopération avec les pays frères”, a-t-il indiqué, soulignant la présence des forces marocaines dans les opérations de maintien de paix sur le continent.

 

“Depuis son indépendance, le Maroc a participé à six opérations de maintien de la paix des Nations unies en Afrique, déployant des milliers d’hommes dans les différents théâtres d’opération. Les troupes marocaines sont, aujourd’hui encore, déployées en République centrafricaine et en République démocratique du Congo (RDC)”, a-t-il affirmé, précisant que son pays a aussi mené des médiations qui ont permis de faire avancer substantiellement la cause de la paix, notamment en Libye et dans la région du fleuve Mano.

 

Les chefs d’État de l’UA réunis à Addis-Abeba ce lundi ont admis le royaume du Maroc au sein de la grande famille africaine. Chronologie d’une réintégration programmée. 

 

Outre l’élection du nouveau président de la Commission de l’Union africaine, c’était l’événement le plus attendu de ce 28e sommet des chefs d’État de l’organisation : lundi 30 janvier, quatre mois après qu’elle a été déposée, la demande d’adhésion du Maroc a été officiellement acceptée.

Le royaume chérifien est ainsi admis après un long travail diplomatique à travers tout le continent, qui a suscité quelques tergiversations.

 

Lors du huis-clos des chefs d’État, tous les pays ont exprimé leur position. Si 39 ont répondu positivement, une dizaine a exprimé des réserves. Le nouveau président en exercice de l’UA, Alpha Condé, a ensuite déclaré que la majorité devait triompher.

 

« Pour une Afrique forte sur la scène internationale »

 

« La conférence des chefs d’État a tranché. Nous nous félicitons de ce retour qui permettra, avec le Maroc, de continuer encore plus loin pour une Afrique unie pour une Afrique forte sur la scène internationale », a réagi Ibrahim Abani, secrétaire général de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad)

 

La république sahraouie souhaite la bienvenue au Maroc.

 

Mohamed Salem Ould Salek, ministre sahraoui des Affaires étrangères, a de son côté évoqué un « débat démocratique ». « Dès lors que le Maroc n’a pas posé de conditions ni fait de réserves sur l’acte constitutif, notamment les articles 3 et 4 qui reconnaissent les frontières issues de la colonisation, on le prend au mot. La république sahraouie souhaite la bienvenue au Maroc. Tous les États, y compris les amis du Maroc ont déclaré qu’ils travailleront pour que la RASD et le Maroc résolvent le problème », a-t-il notamment déclaré.

Tchadanthropus-tribune avec Jeune Afrique.

 

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