Le ministre de l’enseignement supérieur vient d’être congédié sans aucune manière à cause du taux, tenez vous bien, excessif de « 27% » d’admis, soit 19 000 sur quelques 70 000 candidats au Bac tchadien. Selon des sources dignes de foi, le ministre fut convoqué par le SGP du despote qui lui aurait demandé d’annuler purement et simplement ces résultats car le taux de réussite est trop élevé par rapport aux moyens de l’Etat. Le ministre aurait exprimé son incapacité de prendre de telles décisions car le Bac est organisé par une commission indépendante du cabinet du Ministre. Cette attitude étant considérée comme un refus de sa part, le despote l’a démis de ses fonctions. C’est le monde à l’envers. Il faut être au Tchad pour entendre dire que le taux 27% d’une classe d’âges réussie au baccalauréat est pléthorique. Dans d’autres contrées,  et sous d’autres cieux un résultat aussi médiocre aurait entrainé une émeute voire une insurrection. Par ces comportements, on a aujourd’hui la preuve de l’inexistence d’une politique d’éducation au Tchad.

Il n’est pas étonnant de se trouver dans des pareilles incongruités tellement qu’Idriss Deby gère le Tchad comme sa poche ou son village. On a construit des bâtiments autant que possible, à chaque visite dans un bled on promet des lycées et collèges. Des « dons » personnels du Chef (on ne sait pas d’où est ce qu’il a cet argent) ou des « cadeaux » de la 1ère dame (terme aussi vide constitutionnellement que la gestion du pays) jetés à la figures de la plèbe qui a mille autres chats à fouetter. Une fois construits, ces bâtiments flambants neufs, souffriront d’une sous occupation chronique et d’un manque d’entretien inconcevable.  L’exemple le plus illustratif est Amdjarasse. Des écoles modernes construites dans cette bourgade (de 3 ânes comme le qualifie un confrère) sont totalement vides si elles ne sont pas occupées par des animaux errants. Aucune politique, aucun programme, tout est de la volonté du chef et sa femme qui, disons le au passage, aurait pu être mieux éclairée que sa majesté.

Le gouvernement a pleinement le droit de pratiquer une politique d’orientation des études en fonction des objectifs fixés en amont du Bac et aucunement trafiquer le résultat de l’examen. On peut créer des centres de formations des apprentis (CFA) (pourtant beaucoup des tchadiens sont sortis de ces centres en Algérie et qui travaillent à la fonction publique) pour répondre aux besoins en terme des cadres et autres techniciens moyens. Ces techniciens rapidement formés seront opérationnels immédiatement dans leurs régions, remédiant en même temps à l’exode vers N’djamena.

Tout est question de volonté (je ne dirai pas politique car elle inexistante) de sa majesté. Laissez les problèmes de l’école à ceux qui sont censés le résoudre. Nous prions sa majesté de n’est pas « s’investir personnellement » dans l’école, car là où il s’est investi personnellement tout est plongé dans un chaos indescriptible (armée en pyramide inversée 

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