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En Afrique, il y a un nouveau coup d’Etat - en Republique Centrafricaine, cette fois

   


Dr Ley Gardigal  Télécharger → http://french.ruvr.ru/_print/108969223.html


Il paraît que mars pour l’Afrique est un mois réellement fatal. Le 22 mars 2012, les putschistes militaires ont perpétré un coup d’État au Mali. Un an après, mais de nouveau en mars, s’est passé un autre coup d’Etat, cette fois dans la République Centrafricaine, où le 23 mars la coalition des rebelles la Seleka (« l’alliance » dans la langue le sango, parlée dans le pays) est entrée avec des combats dans la capitale de la Centrafrique Bangui et a pris le palais présidentiel.

Dimanche le 24 mars, le leader de la coalition – Michel Djotodia, s’est proclamé le nouveau chef de l’État. Le président renversé François Bozizé a quitté le pays en hélicoptère, regagnant le Cameroun voisin. La république se trouvant dans le centre du continent – ce qui explique son nom – prétend évidemment au « titre de champion » en Afrique d’après le nombre des coups d’Etat ou de tentatives.

D’ailleurs, le président Bozizé lui-même s’est proclamé le chef de l’État, ayant chassé en mars de 2003 le président – le général André Kolingba, ayant occupé ce poste pendant sept mois seulement. À son tour, le général avait renversé Ange-Félix Patassé, le seul chef d’État deux fois élu aux élections dès le mois de septembre 1993 jusqu’à mai 2001.

Dans l’histoire de la République Centrafricaine, il y a eu un personnage aussi odieux que le colonel Jean-Bedel Bocassa. Ayant usurpé le pouvoir en janvier de 1966, Bocassa s’est donné dix ans après le titre d’empereur, ayant nommé le pays – un des plus pauvres sur la planète – « l’Empire Centrafricain ». L’empereur a définitivement plongé le pays dans une corruption et une misère catastrophiques. Rien que la cérémonie de son couronnement a coûté 25 millions de dollars – le quart du budget national annuel. En 1979, au cours de l’opération « Barracuda » avec la participation de 1500 parachutistes français, Bocassa était renversé, Paris a transmis le pouvoir au premier président dans l’histoire postcoloniale de la république David Dako.

A son tour, Dako était renversé deux ans après par le général Kolingboy, ayant cédé le pouvoir sous la pression de l’Ouest à Ange-Félix Patassé démocratiquement élu. Cela n’a pas apporté de stabilité au pays, une série de révolutions et les contre-révolutions a suivi, se passant sur fond de l’instabilité sociale et des aggravations de la situation économique. L’ancien président François Bozizé a changé peu de choses en dix ans. On verra si le chef autoproclamé du pays Michel Djotodia changera cette situation. Mais il paraît qu’il existe des espoirs. Un point remarquable : la France, les États-Unis et l’ONU ont réagi assez tranquillement au remplacement suivant du pouvoir en République Centrafricaine.

Voici ce que l’expert sur l’Afrique, le politologue docteur Ley-Ngardigal Djimadoum a dit sur ce remplacement dans l’interview par téléphone de Paris à notre correspondant Igor Yazon. 


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