Pour la première fois de son histoire sur la scène internationale, notre pays – le Tchad, espérons-le, est dans les dispositions particulières lui permettant d’être élu membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU lors des élections d’octobre 2013 à New-York ; il a une réelle chance d’y accéder.

 

Membre de la Communauté internationale à part entière, le Tchad, de par sa position géostratégique et géopolitique – y compris son récent rôle déterminant sur le continent africain, sera de ce fait appelé à être à la hauteur des nouveaux enjeux internationaux et géostratégiques tout en s’efforçant de sauvegarder, promouvoir et consolider ses intérêts vitaux. Sa visibilité internationale dépendra aussi de la vision que le Tchad va mettre en avant, des projets qu’il va porter, des perspectives qu’il va tracer ainsi que de l’énergie et des acteurs qu’il va parvenir à mobiliser.

 

Cela passera nécessairement par la conscientisation citoyenne et la mobilisation sincère de la classe politique, des diplomates, de la société civile, des intellectuels, des journalistes et des citoyens en général dans l’amélioration de son aura, en promouvant ses multiples atouts ; et Dieu seul sait combien ils sont nombreux aussi bien sur le plan politique, social, culturel que de son potentiel économique.

 

Sa participation active aux opérations de maintien de la paix dans le monde et son hospitalité légendaire malgré ses moyens limités (accueil des milliers des réfugiés soudanais, centrafricains, libyens…) pourront également servir de levier dans ses différentes démarches, en l’occurrence  dans son lobbying diplomatique. C’est aussi une occasion pour le Tchad de démontrer au plus haut niveau sa solidarité internationale et son expérience acquise dans divers domaines, mais aussi pour être à l’écoute des autres et en particulier des États membres des Nations unies.

Il sera également pertinent de mettre en avant la défense des principes et des objectifs consacrés dans la Charte des Nations Unies, en portant les défis du moment et en s’impliquant dans la résolution des différends internationaux par la coopération bilatérale et multilatérale. Le Tchad devra aussi être engagé et convaincre ses divers partenaires dans les discussions nécessaires sur les réformes du Conseil de sécurité

C’est pourquoi, la candidature du Tchad au Conseil de Sécurité mérite d’être soutenue et valorisée par les amis du Tchad et tous les tchadiens au-delà de toute divergence, au nom de l’esprit citoyen et républicain. La participation du Tchad  à ce niveau, est non seulement une fierté nationale, mais aussi une opportunité pour le Tchad de participer activement aux évolutions actuelles du monde et d’en tirer profit.

 

De ce point de vue, et pour que cela devienne véritablement une réalité, il incombe singulièrement aux autorités tchadiennes, à la classe politique dans son ensemble et surtout aux missions diplomatiques de mener une campagne très offensive et très intelligente au niveau bilatéral et multilatéral (Groupe africain, asiatique, européen, nord et sud-américain, monde arabe…)  pour obtenir ce siège. Il devra non seulement convaincre de sa capacité à être à la hauteur des défis et enjeux internationaux, géopolitiques et géostratégiques ; à apporter une valeur ajoutée indéniable à la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité internationale, dans le contexte actuel de transformations rapides des relations et enjeux internationaux. Il devra aussi mobiliser les élites politiques, économiques, culturelles, intellectuelles, diplomatiques et médiatiques.

La préparation adéquate de cette candidature passe aussi par la mise à disposition des ressources humaines et matérielles nécessaires et suffisantes pour le lobbying, mais aussi par l’implication soutenue des Missions diplomatiques tchadiennes, en particulier celles de New-York, Genève, Bruxelles, Addis-Abeba, Doha, Pékin, Paris, Washington, Moscou, Pretoria, etc. Et il est plus qu’urgent que le Tchad s’y mette car, à titre indicatif, il y a certains pays qui sont déjà en campagne pour l’élection de 2022.

Au-delà des règles et conventions internationales auxquelles le Tchad a souscrit, la candidature du Tchad au Conseil de sécurité est un véritable test de la capacité de notre pays à user de ses ressources (réseaux, talents…) et de son habileté à se faire entendre sur la scène régionale et internationale en général, et plus spécifiquement dans le jeu bilatéral et multilatéral. C’est aussi un test de son adaptation à la nouvelle configuration internationale aussi bien au niveau des acteurs que des relations et des enjeux, dans laquelle la communication joue un rôle essentielle.

Rappelons, en passant, que depuis 1965, le Conseil de sécurité des Nations unies compte, outre ses cinq (5) membres permanents, dix (10) membres non permanents qui sont élus pour deux ans à la majorité des deux tiers par l’Assemblée générale des Nations unies, et renouvelés par moitié tous les ans. Auparavant, de 1946 à 1965, il ne comptait que six (6) membres non permanents. Il convient de  rappeler également que plusieurs pays africains ont déjà occupé un poste de membre non permanent au Conseil de Sécurité. C’est autour du Tchad, espérons-le.

 

Talha Mahamat Allim.

 

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