Depuis quelques jours, le grand marché de N’Djaména est plongé dans le noir. En tentant de chercher à savoir pourquoi, certaines sources, dont des utilisateurs sociaux, ont jugé que les impayés d’électricité étaient à l’origine du délestage. Un document intitulé « relevé de compte client électricité marché central », faisant état des impayés de 245 millions, est relayé sur Facebook comme la preuve d’un détournement imputé au directeur du grand marché central, Oumar Mamar.

Certains utilisateurs sociaux parlent, sans utiliser le conditionnel, de 300 000 000 F CFA que ce dernier a détournés. Sa suspension par une note de service, signée le 26 juillet 2021 par le maire 2e adjoint, Brahim Abdou Mahamat Choua, est venue renforcée ces accusations ; encore que l’auteur de la sanction n’en ait pas explicité le mobile. Pour mieux éclairer l’opinion, La Voix est allée vérifier et dit ce qu’il en est.

Le relevé de compte client électricité du marché central d’où ressort la situation nette due par le client, soir un montant de 245 923 288 F CFA, porte la date du 13 septembre 2019. Il s’agit des arriérés de 2001 à 2018. C’est-à-dire qu’ils sont antérieurs à la nomination de M. Oumar Mamar au poste de directeur du marché central, intervenue en février 2019.

S’agissant des factures d’électricité correspondant à la période de gestion du marché central par M. Oumar Mamar, les documents que La Voix a consultés et dont il publie quelques copies (voir photos) renseignent sur la régularité du paiement des frais d’électricité de 2019, 2020 et des six (6) mois de l’année 2021. D’autres factures établissent que Oumar Mamar a entrepris de payer des arriérés de l’électricité consommée avant sa nomination. Il verse 250 mille par mois à la SNE.

Il est avéré que le marché central accuse des impayés d’électricité de 250 millions. Et ces impayés correspondent, selon les documents consultés, à la période de 2001 à 2018. Oumar Mamar, qui a dirigé le marché central entre 2015 et 2016, avant de revenir en février 2019, dispose aussi des factures du paiement de cette période. Entre 2001 et 2018, période correspondant aux impayés de 250 millions, sept (7) directeurs auraient géré le marché central. Il revient donc à la mairie centrale de déterminer la situation des impayés sous chacun de ses directeurs pour situer les responsabilités.

Enfin, il ressort d’une correspondance (voir photo) adressée au directeur commercial de l’ex STEE par l’actuel maire de la ville, Ali Haroun, aussi maire à l’époque, qu’il est mis sur pied un comité de gestion de l’électricité du marché central. Autrement, c’est au comité présidé par les commerçants eux-mêmes de payer régulièrement la consommation courante. C’est dire que la mairie ne devrait plus s’en mêler. Nous irons vers les autorités communales pour savoir pourquoi ce n’est pas le cas.

À l’heure actuelle, l’électricité n’est pas revenue au marché central et le climat serait tendu entre certains commerçants et la SNE. Ils reprocheraient à la société d’électricité d’avoir coupé l’électricité sans leur avoir préalablement adressé un avis de coupure comme exigent ses textes et que le délestage a entraîné le pourrissement de leurs marchandises. C’est une affaire à suivre.

Journal La Voix

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