L’ancien DG de l’Autorité de l’Aviation civile (ADAC) du Tchad Abakar Moustapha qui menait, il y a deux semaines, une campagne médiatique de diabolisation de la compagnie Air Inter One a été finalement rattrapé par la vérité. Ironie du sort ! Moustapha est arrêté ce lundi 02 octobre 2017 pour complot contre la sureté de l’État, Faux et usage de faux et détournement du fonds de l’ADAC.

 

Depuis quelques semaines, sur les réseaux sociaux comme dans les colonnes des médias, tant nationaux qu’internationaux, l’on ne cesse de lire sinon d’apprendre des informations tendancieuses faisant état qu’une compagnie aérienne tchadienne dénommée Air Inter One, basée à N’Djamena, aurait frauduleusement et illicitement attribué une immatriculation à un avion de type Airbus Cargo A340 – 300, et l’aurait mis en navigation en Syrie pour fournir des armements aux rebelles syriens.

 

Pour taire le doute, lever l’équivoque et surtout éclairer la lanterne de l’opinion tchadienne et internationale, nous avons décidé de mener des investigations minutieuses afin de situer d’où est la vérité. En effet, sans un parti-pris et loin de se jeter dans une narration quasi infinie de nos états d’âme, il faut avouer sans le moindre risque de se tromper que l’ancien DG de l’Autorité De l’Aviation civile (ADAC) Abakar Moustapha n’est qu’un imposteur, un manipulateur et une personne indigne d’une responsabilité de ce niveau. Et plusieurs raisons peuvent justifier cette affirmation :

 

Premièrement : l’ancien DG Moustapha a dans sa plainte contre X déposé le 04 septembre dernier, affirmé que la compagnie Air Inter 1 a attribué, par complicité de ses collaborateurs, une immatriculation tchadienne TT-WAG pour opérer en Syrie. Ce qui est faux parce que dans le Certificat de Transport aérien (CTA) de la compagnie Air Inter 1 que nous avons parcouru, cet avion n’y figure pas. Interrogé sur cette accusation, le DG de la compagnie Air Inter 1 Mathias TSARSI, a nié les faits et a affirmé que certes, le 03 janvier 2017, il avait introduit à l’ADAC une demande d’immatriculation de cet avion parce qu’il était en négociation avec le propriétaire pour l’acheter. Mais l’avion a été acheté par la compagnie syrienne ‘’Syrian Arab Airline’’ et l’avion en question dessert les lignes syriennes. En revanche, le DG Mathias TSARSI a déclaré qu’il dispose de trois avions dans sa flotte notamment : un avion de type Ilyushin 18D, immatriculé TT- WAK, version cargo basée à Fujaïrah aux Émirats arabes unis et faits des vols cargo à la demande ; un avion de type DC8, immatriculé TT- DFJ, version cargo basé en Arménie et opérant les vols intérieurs et les pays limitrophes, et les vols à la demande ; un avion de type Cessna 182Q, immatriculé TT – EAM, version passagère, basé à N’Djamena au Tchad et est utilisé pour des vols à la demande sur le territoire national.

 

Cette version de fait remet en cause la thèse du DG Moustapha qui a affirmé que la compagnie Air Inter1 a attribué par complicité de ses collaborateurs, une immatriculation tchadienne TT-WAG pour opérer en Syrie. D’ailleurs, l’avion en question circule depuis février 2017, sous l’immatriculation YK-AZA. C’est un avion de type Cargo Airbus fabriqué à Toulouse (TLS) en France en 2000 avec un numéro de série 381.

 

Deuxièmement : conformément à la réglementation de l’OACI (Organisation de l’Aviation civile internationale) concernant les transports aériens et aux dispositions juridiques de l’Autorité, de l’Aviation civile (ADAC) au Tchad (RAT 07 – immatriculation des aéronefs), l’immatriculation d’un aéronef (avion) au Tchad, relève de la seule et unique autorité du Directeur général de l’ADAC. En plus, l’attribution du certificat d’immatriculation est assujettie aux procédures suivantes : (1) adresser une demande d’immatriculation de l’avion en question à l’Autorité de l’Aviation civile du Tchad ; (2) les inspecteurs de l’ADAC doivent effectuer une étude documentaire de l’avion ; (3) les inspecteurs de l’ADAC doivent effectuer une mission d’inspection physique et technique de l’avion afin de relever les non-conformités de l’avion en vue de prendre une action corrective ; (4) enfin, la délivrance du certificat d’immatriculation de l’aéronef (avion) dûment signé par le DG de l’Autorité de l’Aviation civile. Il faut aussi ajouter que le registre d’immatriculation des avions est uniquement détenu par l’ADAC et exclusivement dans le bureau du DG.

 

Cependant, comment peut-on expliquer qu’AirInter1 qui est une compagnie aérienne, puisse s’arroger le droit d’attribuer une immatriculation à un avion ? Étant donné que la loi dit que l’immatriculation d’un avion est assujettie aux différentes étapes ci-dessus citées, et que seul le DG de l’ADAC est habilité à signer le certificat d’immatriculation, comment peut-on expliquer que le DG de l’ADAC ait pu signer le certificat d’immatriculation sans avoir vu et lu le rapport d’étude documentaire de l’avion et le rapport de mission d’inspection physique et technique de l’avion ?

 

En cherchant absolument à nuire la compagnie Air Inter One, Moustapha Abakar a affiché aux yeux du monde sa propre turpitude et son inaptitude intellectuelle et managériale à diriger cette grande institution ADAC. D’ailleurs, ses propres collaborateurs critiquent souvent ses errements professionnels et affirment que Moustapha Abakar est un ingénieur en statistique parachuté à la tête de l’ADAC par copinage ou accointance politique. En tant que DG, Moustapha devrait prendre toutes les dispositions pour éviter de telle bavure administrative.

 

Troisièmement : l’ancien DG Moustapha a dans sa déposition pendant son audition à la coordination de la police judiciaire affirmée que le DG de la compagnie Air Inter One avait adressée le 03 janvier 2017, une demande d’immatriculation de l’avion Airbus A340. Mais il oublie qu’une simple demande ne constitue jamais à elle seule une immatriculation d’un avion. Il faut d’abord que l’étude documentaire soit faite et aussi que la mission d’inspection physique et technique de l’aéronef soit faite et surtout avec un avis favorable des inspecteurs afin que le certificat d’immatriculation soit délivré. Voilà encore une fois de plus les limites de l’intelligence de Moustapha Abakar.

 

Les vraies raisons du complot contre Air Inter1

 

  • L’inimitié de Moustapha Abakar contre la compagnie Air Inter1 et son DG Mathias Tsarsi ne date pas d’aujourd’hui. En 2015, lors d’un échange de mail entre les deux, Moustapha avait déclaré à Mathias que « tu n’es qu’un pauvre Sara qui n’a rien. Si tu crois que tu es déjà arrivé, je te promets que je mettrai les bâtons dans tes roues pour que tu ne réussisses jamais ». Une affirmation d’une très grande gravité et qui traduit honteusement l’imaginaire collectif d’une catégorie de certains concitoyens tchadiens néoconservateurs, et qui pensent toujours que « le sara sakitt », qui signifie ‘’le pauvre homme du sud’’ du Tchad ne doit pas être riche et ne doit pas faire des progrès remarquablement spectaculaires. En effet, une telle conception est moyenâgeuse et ne doit plus faire place dans nos mentalités. Surtout que de nos jours, le Tchad a besoin de tous ses fils, musulmans comme chrétiens, sudistes comme nordistes, pour l’aider à émerger.

 

  • Abakar Moustapha est un homme sans personnalité qui est manipulé par son copain Abakar Sadick, le DG de la compagnie Maïba AirWays, qui n’avait réussi à l’école que par la tricherie, et qui a été renvoyé de l’école de pilotage en France. Mais arrivé au pays, comme il est de coutume que le Tchad fait la promotion des nuls, Sadick ment à tous ceux qu’il croise qu’il est pilote et commandant de bord avec plus de 4000 heures de vol. Cette imposture lui a permis de créer dans des conditions de totale inacceptabilité une compagnie qu’il a honteusement nommée Maïba AirWays, mais qui en réalité fait le travail des agences de voyages. Mais voyant qu’AirInter1 émerge avec beaucoup de facilité, Moustapha et Sadick ont trouvé comme seul recours de combattre le DG Mathias Tsarsi dont nul ne peut douter de son professionnalisme et de sa compétence dans le monde.

 

En réalité, le complot contre AIrInter1 et son DG Mathias Tsarsi n’est qu’une affabulation visant à diaboliser et à dénigrer ladite compagnie. Mais aujourd’hui, l’on peut dire que Moustapha et Sadick ont réussi leur coup parce que leur objectif était de pousser le président de la République à agir dans la colère comme d’habitude en fermant la compagnie Air Inter1 et d’éjecter la ministre Haoua Acyl qui est devenue finalement très gênante pour eux. Heureusement que le Procureur a très vite compris le fond du problème et a démasqué le manipulateur Moustapha Abakar.

 

Il faut signaler par ailleurs qu’Air Inter one est détentrice d’un agrément de transporteur aérien obtenu par Arrêté ministériel et d’un Certificat de Transporteur aérien délivré par l’Autorité de l’Aviation civile du Tchad (ADAC), après un long processus de certification conformément aux standards de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI). Elle est aussi la seule et la toute première compagnie aérienne nationale tchadienne qui est certifiée aux normes internationales.

 

Dieudonné Lapia

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