4 février 2021 #TCHAD #Afrique #Centrafrique : Crise en Centrafrique – Comment le président angolais Lourenço reprend la médiation en main.
Alors que la crise s’enlise en Centrafrique, où les groupes armés font face au président réélu Faustin-Archange Touadéra, l’Angola tente une médiation.
La Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) doit, dans une semaine, tenir un nouveau mini-sommet sur la crise centrafricaine. Celui-ci aura lieu à Luanda, tout comme le premier volet, qui s’est tenu le 29 janvier. Ces dernières semaines, l’Angola a en effet repris la main dans le dossier de la crise centrafricaine.
À LIRE Centrafrique – Mankeur Ndiaye : « François Bozizé assumera la responsabilité de ses actes »
Touadéra se méfie des francophones
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra (FAT) avait refusé de participer à une médiation qui serait menée par des francophones. Selon nos sources, il cherchait à éviter une implication du Congolais Denis Sassou Nguesso, qu’il juge trop proche de son opposition, et du Tchadien Idriss Déby Itno, avec qui il ne s’entend guère. Les deux chefs d’État sont par ailleurs occupés à assurer leur probable prochaine réélection.
En décembre, Denis Sassou Nguesso, qui travaille toujours en étroite relation avec son homologue angolais (les deux hommes se sont encore vus en tête à tête le 29 janvier), a pourtant exclu François Bozizé, aujourd’hui opposant à Touadéra, de la Grande loge du Congo, dont celui-ci était membre. Mais la méfiance de FAT ne s’est pas tout à fait estompée.
Soutenu par la Russie, le président centrafricain continue par ailleurs de se méfier de l’influence de la France dans un éventuel dialogue. Côté francophone, seul Félix Tshisekedi pourrait jouer un rôle, dès lors qu’il aura pris la présidence de l’Union africaine début février. Le président de RD Congo est toutefois occupé sur le plan intérieur puisqu’il tente de se forger une nouvelle majorité.
À LIRE Centrafrique : dans les coulisses de la nomination du médiateur de la CEEAC
François Bozizé fixe ses conditions
Selon nos informations, des liens ont déjà été noués entre les négociateurs angolais et l’un des potentiels participants à un dialogue centrafricain : François Bozizé. Contacté via Jean-Eudes Teya, le secrétaire général du Kwa na Kwa (KNK, son parti), l’ancien président n’a pas fermé la porte à une participation à des discussions. Mais il demande à ce que certaines conditions soient remplies et à ce que sa sécurité soit garantie. Accusé de rébellion et recherché par les autorités centrafricaines, Bozizé estime aujourd’hui que sa vie est menacée.
Toutefois, l’ex-chef d’État devenu opposant reste en contact avec les leaders de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont Noureddine Adam et Ali Darassa. La coalition, dont Jean-Eudes Teya est également proche, espère imposer sa présence au cours d’éventuels pourparlers. Si certains diplomates sont réticents à l’accepter, João Lourenço et Denis Sassou Nguesso estiment pour leur part qu’une participation de la CPC est indispensable.