De sources sûres, un incident de moindre importance dans un lycée a fini par prendre une proportion grave, avec la mort d’un lycéen par balle réelle.

Tôt dans la matinée, deux élèves qui ne suivaient pas les cours entrent dans la cour du lycée agricole de son nom, mais en fait le lycée n’a pas vocation à enseigner l’aspect technique. Lesdits élèves se mettent à klaxonner dérangeant les cours de leurs camarades. Face à ce bruit ahurissant, le proviseur sorti pour demander à ces deux jeunes gens de sortir de la cour afin de laisser leurs camarades suivre les enseignements. Devant le refus de ces jeunes, le proviseur leur ôta les clefs de la moto et appela la police. Celle-ci arriva quelques minutes plus tard et utilisa des gaz lacrymogènes face à deux jeunes lycéens au lieu de les maitriser simplement. Le gaz s’étendit à certains bâtiments du lycée et fini par faire sortir tous les élèves qui toussaient sans relâchement. Surpris par la horde des élèves, les policiers appelèrent du renfort. Leurs collègues venus à la rescousse ouvraient le feu à balle réelle sur les élèves et blessèrent grièvement des élèves dont un succomba de ses blessures à l’hôpital. Informés de cette nouvelle, les élèves s’organisèrent pour attaquer les forces dites de l’ordre. Ils blessèrent gravement à leur tour un policier, s’en vont mettre le feu au commissariat de la police, brulèrent les bancs du lycée et incendient des véhicules des forces de l’ordre qui ont pris la fuite. La situation très tendue a poussé le gouverneur à suspendre les cours des autres écoles dans la ville d’Amtiman. Les autorités des autres villes du Salamat instruisent les écoles et lycées de leur département et ville afin que la contagion n’atteigne pas les autres élèves.

Cette situation découle d’un ras-le-bol outré que ressent toute une population au Tchad qui se sent opprimée et brimée sans management. Les autorités du MPS doivent faire attention, car au-delà de l’arrogance le volcan est en train de couver sous leurs pieds. Depuis 28 ans de gouvernance brute, le peuple commence à sentir les limites de l’acceptable. Et la moindre étincelle risquerait de brasier tout l’environnement. Cette situation dans la ville d’Amtiman n’est pas la première, car bien avant des villes comme Mongo, Abéché, Faya, Bardaï et Mao sont bien passées par là. À chaque fois l’étincelle a été éteinte. Mais un jour, l’étincelle se transformera en incendie, et ce jour aucun pompier ne sera apte à la contenir.

Tchadanthropus-tribune

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