N’a pas menti non plus celui qui a qualifié le Tchad d’un  » État néant  » mais seulement il ne l’a pas du tout imaginé à devenir, 27 ans après, un pays maudit.

 

Oui, le Tchad est un pays maudit. Sa malédiction là, lui vient effectivement de l’ineptie de son peuple. Un peuple dont les députés et les présidents des partis politiques d’opposition pourtant censés le défendre, se disent par ailleurs « enjoyés » d’avoir notamment voté la loi Sabre d’abattement des salaires dans l’intérêt du peuple. Un État maudit où ses jeunes apolitiques, sans emploi ni avenir,  se disputent sans cesse les victoires des clubs sportifs européens plutôt que de s’atteler uniquement sur leur propre sort et du fait, chercher donc promptement à revivre leur situation de mi- mort mi- vie. Un pays maudit où effectivement chaque jour que Dieu fait, il n’est pas rare de voir un respectueux homme chez les siens sortir sur sa télé et se mettre à quatre devant l’auditoire pour dire « voilà moi aussi, je soutient la politique bienveillante de son excellence  IDI ».

 

Pourtant, tout le monde en sait, contrairement à lui seul, que la politique de son excellence IDI, avec toutes proportions gardées, fait triomphalement reculer chaque jour que Dieu fait, le pays de plus de 27 ans en arrière. Malheureusement, nombreux sont ceux qui aujourd’hui cultivent sans cesse le griotisme de type moderne : chanter Deby est le disque le plus sûr pour en être recruter quelque part. Évidemment, c’est ce que nous vend gratuitement l’ONRTV : chaque soir, surtout ces derniers jours, on voit apparaître un piètre président d’un parti ou d’une association, dire que l’abattement des salaires est plus la bonne des décisions jamais prises au Tchad: deux se sont déjà relayés. Alors, a-t-on besoin, à l’heure où nous sommes, des faire-valoir pour en remuer davantage la plaie déjà béante des fonctionnaires ? Les « Deby va me voir  » doivent au moins se ressaisir. Seul Dieu qui nourrit, en somme.

 

Quel que soit le type de griotisme que cultivent ces  » prélats de la haine  » aujourd’hui, les Zaghawa ne sont pas du tout disposés à partager les postes de responsabilités avec eux d’autant que le nombre des leurs jeunes enfants déjà diplômés dépasse déjà largement celui des directions à pourvoir surtout avec les nouvelles réformes institutionnelles.

 

En évidence, les postes les plus juteux de la République se partagent en fonction de l’appartenance familiale de l’individu : chaque Canton du Dar Zaghawa aura , selon l’accord de principe entre les Zaghawa, un nombre bien défini des généraux, des SG, des DG, des DT… Pour s’en convaincre, il faut consulter entre autres le dernier décret du Ministère des Finances et du Budget où vous ne verrez que le 80% des directeurs du MFB nommés par Sabre Fadoul sont tous Zaghawa.

 

Maintenant que tout est déjà scellé au nom de la famille, messieurs les griots, vient le temps de la réflexion. Quel héritage laisserez- vous à vos enfants, si demain une fois le pouvoir MPS disparaisse ? Car, demain est aussi si proche.

En tout cas, le griot chante et le Zaghawa mange.

 

N’Djamena

Correspondance particulière

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    Commentaire par Sado bechir le 7 mai 2018 à 20 h 50 min
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