Monsieur Kalzeubet, permettez que je vous interpelle.

Ces décisions que vous prenez chaque soir sans aucune préparation, ni campagne d’information des populations tiennent de l’intimidation et du totalitarisme. Nous avons le droit de savoir ce qui se passe.

D’où voulez-vous que nous ayons les « masques » quand vous savez que dès la première semaine, les commerçants véreux soutenus par les dignitaires de votre parti ont commencé à les vendre à des prix exorbitants ? Dans quel système se voulant démocratique une certaine « Cellule de Crise » prend des décisions entraînant la vie et l’avenir de tout un peuple sans passer par le parlement, même si vos parlementaires sont des griots du parti ? Comment imaginez-vous la vie des populations si vos décisions se prennent et doivent s’exécuter en l’espace de moins de 24 heures.

Vous avez tort de penser que les Tchadiens sont inconscients. Le problème, c’est que dans vos « efforts » vous ne visez pas toute la populations. Pour cause, une certaine tranche de nos concitoyens sont fermement convaincus que cette calamité n’existe pas et violent ouvertement les mesures barrières que vous édictez. D’ailleurs vous devez savoir que la plupart des vendeurs de nos marchés se soucient très peu de ces textes qui ne frappent que certains d’entre nous qui sommes allés à l’école et qui respectons encore la République.

Pour preuve, Monsieur Kalzeube, veuillez faire un tour au marché de Dembé et commencez par faire comprendre à tous ces gens qui sont là que la calamité que vous êtes en train de combattre les concerne. D’ailleurs, d’après vos dires, presque tous les cas signalés sont, soit des étrangers, soit des tchadiens ayant séjourné dans les pays du Proche ou Moyen Orient.

Faites votre travail Monsieur le Secrétaire et de grâce ne nous étouffez pas sous des menaces dénuées de toute humanité si vous ne visez pas les personnes que vous savez être les moins disposées à suivre les recommandations du Gouvernement.

Cependant, sachez-le bien, Monsieur KALZEUBE, il n’y a pas que des cancres dans ce pays. Revenez à la légalité si vous espérez gouverner un peuple et non pas seulement un parti. Le jour où vous sortirez de vos salons feutrés pour parler au peuple et expliquer clairement les raisons de toutes ces décisions dictées par l’Élysée, vous aurez l’appui de ce peuple que vous méprisez.

Si réellement vous êtes là pour le peuple, pourquoi ne favorisez-vous pas des mesures d’accompagnement comme la permanence de l’électricité, de l’eau, et ne vous engagez-vous pas dans des campagnes d’information de proximité ? Pourquoi laissez-vous les policiers terroriser les populations sans qu’une voix officielle ne dénonce ces débordements anti constitutionnelles ? Pourquoi une affaire de santé publique se transformerait-elle en une campagne de terreur sur des populations déjà profondément affectées et désorientées ?

Je vous interpelle ici au nom de la Démocratie que vous prônez. Je ne fais que refléter la pensée de plusieurs citoyens de ce pays. Et si j’ai tort, discutons intellectuellement, sans que vos forces de répressions ne s’en prennent à ma modeste personne. Je respecte les mesures barrière parce que je suis un partisan de la liberté, et que je tiens à la vie. C’est mon droit aussi selon la Constitution. J’espère que vous supporterez pour une fois qu’un homme du commun du peuple vous dise au moins ce qu’il pense.

Avec tout le respect que mérite votre rang et votre titre.

Pasteur Guy Thomassin

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  • Le combat contre le covid 19 est national. La population est démunie, très pauvre. Sans mesures d’accompagnement, les mesures barrières de port de casque restent utopiques. Pensez aux enfants de la rue et ceux qui gagnent leur pitance aux fruits d’un travail quotidien. A cela une profonde réflexion s’impose avant la prise des décisions spontanées. Merci.

    Commentaire par Oualmi Feinkou le 14 avril 2020 à 10 h 17 min
  • Pasteur vous avez raison sur l’ensemble des points sauf sur le cas des brutalités des forces de l’ordre car malheureusement la très grande majorité des gens n’appliquerai t pas ces mesures s’il n’y avait pas de sanction au bout.Malgre ces brutalités combien de vente à domicile ,de chicha continuent à fonctionner car sponsorisés et couverts par nos généraux, colonels et commissaires ?les forces de l’ordre de limitent à faire des rondes que sur les avenues alors que dans les quartiers tout marche couvre-feu ou pas,
    Suggestions à la cellule pourquoi ne associer les chefs de carré dans la sensibilisation et contrôle de l’application des mesures ?

    Commentaire par Marcel fred le 14 avril 2020 à 11 h 38 min
  • Vous avez raison. Il faut que nos dirigeants reviennent sur terre et évitent de nous imposer les décisions dictées par l’Elysée.

    Commentaire par NDORO le 14 avril 2020 à 12 h 40 min
  • Un jour au service de réanimation de l’hopital general, un infirmier a osé renvoyer un medecin sous ce ton « je ne veux pas que tu vois mes malade aujourd’hui, sors ! » Parce que quand le medecin arrive, il est juste devant la table et demande: le liut numero x c’est qui ?il souffre quoi ? puis ecrit l’ordonnance et s’en va !!!!
    Deby, Pahimi et ministre Mamouth n’envoient que des communiqués et les chiens de gardes (forces dits de l’ordre) se mettent à arnaquer…

    Commentaire par vainto le 14 avril 2020 à 14 h 28 min
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