Le Tchad sous le régime MPS est tout sauf démocratique. Cette réalité tout le monde le sait, mais continue de soutenir un système qui n’a aucune vision pour le Tchad. Ce qui est amer, ce que le régime MPS surfe sur de soi-disant acquis qui l’ont mené au pouvoir en 1990. Mais les Tchadiens dans leur ensemble savent consciemment qu’Idriss Déby venu à l’époque au pouvoir sous parapluie français, après avoir accepté de leur céder tout ce qui les intéresse. Hissein Habré n’avait pas accepté de marchander les intérêts supérieurs de la nation, fut renversé et la campagne de dénigrement fut mis en place. Déby apparaît dès lors comme le gouverneur d’une région à la botte de la France. Tout ce que les autorités françaises le voulaient, Déby l’exécutait. La preuve, au moindre écart, ses patrons desserraient l’étau sur un renversement. Ainsi faisant, le soldat de la France, permettait plusieurs déstabilisations à travers le Tchad sur les pays que la France avait dans son collimateur. Congo Brazza et l’installation de Sassou Nguesso, en RDC où des soldats tchadiens sont allés mourir pour une cause que les Tchadiens ne le sauront jamais, La Centrafrique plusieurs fois déstabilisées par Déby, le Soudan à travers le Darfour, sans citer plusieurs autres missions de barbouzerie en off.

L’alibi du régime démocratique.

À son arrivée au pouvoir, Idriss Déby annonçait d’une voix nasillarde le fameux slogan ni or ni argent, mais la liberté. En vérité la réalité fut tout autre, c’était un pseudo démocratie sous contrôle. Très tôt Idriss Déby s’illustra par des dénis de droits de l’homme. Plusieurs hommes politiques et leurs communautés furent massacrés. Il répéta exactement la folie qu’il avait faite pendant les malheureux événements de septembre noir. L’administration tchadienne fut assujettie aux hommes venus avec lui dans les bagages du MPS. Les cadres diplômés et reconnus furent écartés des rouages de l’état, et des postes de responsabilités stratégiques furent confiés à des larbins ne savant parfois ni lire et écrire. Le Tchad continua à descendre dans le seuil de mauvais indices de développement et de gestion, mais à chaque fois qu’un tchadien quelconque levait la voix, il est brimé de manière sanglante. Et à chaque fois qu’une adversité s’érige, le régime brandit l’alibi aujourd’hui rayé, comme quoi le MPS est le géniteur de la démocratie et des libertés. Même l’occident est berné, mais ferme les yeux parce que Déby le corrompt.

Caché derrière l’alibi démocratique, le régime d’Idriss Déby n’en porte même pas les stigmates. Le ni or ni argent ne sont servis que pour la consommation.

28 ans après, après plusieurs opportunités d’exploitation des richesses tchadiennes, le régime MPS a montré ses limites, mais continue d’exister grâce à ses parrains français avec le ministre des affaires étrangères de la France (Le Drian) comme éclaireur et ambassadeur. Le régime continue de brimer quiconque qui s’oppose à lui, déniant tout facteur de droits humains. La majorité des jeunes ne voit plus l’avenir chez eux, mais traverse la méditerranée vers l’exode. Jamais de mémoire contemporain le Tchad n’a vu ses fils partir pour l’exil par désespoir dans divers continents.

Ceux qui se sont opposés à Déby n’ont pas le choix de fuir vers des choix malheureux comme la lutte armée parce que le régime n’est pas sincère dans ses démarches. La plupart de ceux qui ont scellé une réconciliation avec lui sont par après marginalisés, humiliés.

Le système mis en place est une oligarchie de prébende, où lobby et mafia se croisent pour mieux dilapider les biens de l’état impunément. À moindre échelle, quand les alarmes sont établies par les bailleurs de fonds (FMI, Banque Mondiale, etc.), un paravent de soi-disant réaction est fait pour calmer les ardeurs de ces derniers, puis les mêmes méthodes continuent. 28 ans après, à l’intérieur du pays l’insécurité perdure, la libre expression est minutieusement chronométrée et les embastillements sont légion.  Jusqu’à quand peut-on continuer à étouffer tout le monde dans l’injustice ? Est-ce que par ces méthodes on ne produit pas une cocote explosive, car le peuple tchadien dans son ensemble mesure le trop plein.

Pire, est l’attitude grave de la France qui s’entête à soutenir un autocrate contre les volontés d’un peuple qu’elle voit réprimer.

Pourquoi la France garante d’une dictature oligarchique ne fait la pression sur celui qu’elle couve pour amorcer un dialogue inclusif que tous les Tchadiens appellent de leurs vœux. Dialogue inclusif que les régents du MPS  desaprouvent par la peur de leur couper les détournements des deniers publics.

Pourquoi la France n’impose pas à son parrain des réformes capitales, à partir du moment où elle massacre des Tchadiens sur leur sol pour maintenir Déby au pouvoir ?

Le rapiècement d’une étoffe, quand elle vieillit devient irrécupérable. Le régime MPS est arrivé au bout de ses propres méthodes. L’avenir ne peut se construire inéluctablement que sans lui, ou si c’est avec lui, qu’il soit dépourvu de tout son pouvoir exécutif. On ne peut pas prétendre aimer le Tchad et continuer ainsi.

Tchadanthropus-tribune

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