Une dizaine d’opposants ont été incarcérés ce lundi et seront jugés pour avoir bravé une interdiction de manifester samedi, le jour de l’annonce de la candidature du chef de l’État à un sixième mandat, en vue de la présidentielle du 11 avril prochain. Ils réclamaient « une alternance au pouvoir » et davantage « de justice sociale », mais les rassemblements avaient été interdits.

Parmi les personnalités placées sous mandat de dépôt, on retrouve une figure de la société civile, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, secrétaire général de Convention tchadienne de défense des droits humains (CTDDH). Quant à Succès Masra, le leader du parti Les Transformateurs et l’un des opposants les plus virulents au régime, il s’est réfugié samedi à l’ambassade des États-Unis pour échapper à des policiers.

Tôt ce lundi, la Commission nationale des droits de l’homme a tenté de convaincre l’opposant de sortir de l’ambassade où il se trouve depuis samedi. Succès Masra a opposé un refus, exigeant la libération de ses compagnons arrêtés. Les 14 manifestants interpellés samedi devaient être présentés en fin de matinée au procureur. Mais pendant qu’ils attendaient d’être auditionnés, un avocat a surpris des gendarmes en train de remplir des mandats de dépôt. Ce qui a provoqué une grosse colère dans les rangs des défenseurs des manifestants.

La tension est alors montée au sein du palais de justice obligeant le procureur à renvoyer les prévenus à la police sous les encouragements de nombreux soutiens. Ils ont été ramenés plus tard dans la journée pour être placés sous mandat de dépôt. Le procès de la marche interdite aura lieu lundi prochain.

À chaque fois que les citoyens et même nous syndicalistes essayons de manifester, c’est la répression.

Michel Barka, président de l’Union des syndicats du Tchad

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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