Le chef de l’État tchadien s’active pour obtenir dès le début du mois d’août la signature d’un accord avec les groupes politico-militaires présents au pré-dialogue de Doha. Il espère ensuite ouvrir une autre concertation nationale à N’Djamena, dans trois semaines. Coulisses.
Présent au sommet de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), à Kinshasa, le 25 juillet puis, le lendemain, en visite au Congo-Brazzaville pour y rencontrer Denis Sassou Nguesso, Mahamat Idriss Déby Itno s’active pour rassurer ses interlocuteurs quant à la bonne marche de la transition tchadienne, dont il est le président. Il a ainsi assuré aux différents chefs d’État avec lesquels il s’est entretenu que le dialogue national se tiendrait bien à partir de la fin du mois d’août à N’Djamena.

Les émissaires de Doha sous pression

Selon nos sources, la date du 20 août est d’ailleurs toujours retenue pour l’organisation d’une cérémonie d’ouverture officielle de ces concertations nationales. Mahamat Idriss Déby Itno a donc mis la pression sur ses émissaires au pré-dialogue de Doha, le ministre des Affaires étrangères Mahamat Zene Chérif et le patron de l’Agence nationale de sécurité Ahmed Kogri, afin qu’ils obtiennent des groupes politico-militaires présents au Qatar la signature d’un accord avec le gouvernement.
Un document a été transmis aux rebelles, par l’intermédiaire du médiateur qatari, et une grande majorité de ceux-ci auraient accepté de le parapher, dont Timan Erdimi, le neveu de l’ancien président Idriss Déby Itno. En revanche, les représentants du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) refusent toujours de valider l’accord, exigeant au préalable la libération de tous leurs combattants emprisonnés au Tchad.

Abdelkerim Idriss Déby en retrait

Toujours selon nos sources, Mahamat Idriss Déby Itno a l’ambition d’obtenir dès la semaine du 1er août la signature d’un accord de paix par le maximum de groupes possible, quitte à se passer du FACT, qu’il tente de marginaliser. Les signataires seraient ensuite autorisés à rentrer au Tchad afin de participer, aux côtés de la société civile et de l’opposition politique classique, à l’ouverture du dialogue national le 20 août, soit moins de trois semaines plus tard.

Sous la pression de partenaires internationaux sourcilleux au sujet du respect de l’esprit et du calendrier de la transition, le chef de l’État tchadien a également procédé à un changement de taille au sein de son cabinet. Alerté de la mauvaise image que pouvait engendrer le fait d’avoir nommé en avril dernier son frère, Abdelkerim Idriss Déby, au poste de directeur de cabinet, il l’a remplacé le 9 juillet par l’ancien ministre Mahamat Hamid Koua.

Cet économiste de formation est un cadre bien connu de l’État tchadien et a occupé les portefeuilles du Pétrole, de l’Énergie, du Commerce, de l’Industrie ou encore des Infrastructures. Abdelkerim Idriss Déby, qui s’est déjà occupé du secteur des investissements étrangers sous son père Idriss Déby Itno, a quant à lui été nommé président du Conseil d’administration de l’Agence nationale des investissements et des exportations.

Jeune Afrique

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