
5 juin 2025 #Tchad-États-Unis : Le Tchad riposte au « travel ban » de Trump en suspendant les visas pour les citoyens américains
En réponse au nouveau « travel ban » imposé par le président américain Donald Trump, qui interdit l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de 12 pays, dont le Tchad, le président tchadien Mahamat Idriss Deby a annoncé ce jeudi 5 juin 2025 la suspension des visas pour les citoyens américains. Une mesure de réciprocité motivée par la « dignité » et la « fierté » du Tchad, selon le chef d’État.
Le président américain Donald Trump a signé mercredi 4 juin 2025 un décret interdisant l’accès au territoire américain aux ressortissants de 12 pays : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Ce « travel ban », qui entrera en vigueur le 9 juin 2025, est justifié par la Maison Blanche comme une mesure visant à « protéger les États-Unis contre les terroristes étrangers », en référence à une récente attaque survenue dans le Colorado.La présence du Tchad sur cette liste a suscité une vive réaction à N’Djamena.
En riposte, le président tchadien Mahamat Idriss Deby a annoncé, ce jeudi 5 juin 2025, via ses réseaux sociaux, une mesure de rétorsion : « J’ai instruit le gouvernement à agir conformément aux principes de réciprocité et à suspendre l’octroi des visas aux citoyens des États-Unis. Le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté. » a écrit le Chef de l’Etat avec fermeté.
Cette décision marque une escalade dans les tensions diplomatiques entre les deux pays. Lors du premier mandat de Donald Trump, un précédent « travel ban » incluant le Tchad avait déjà provoqué des frictions, avant que le pays ne soit retiré de la liste en 2018 suite à des efforts pour renforcer les contrôles sécuritaires.
Cette nouvelle restriction pourrait avoir des conséquences sur les relations bilatérales, déjà fragilisées, ainsi que sur les Tchadiens résidant ou souhaitant se rendre aux États-Unis.
Du côté des États-Unis, la Maison Blanche n’a pas encore réagi officiellement à l’annonce tchadienne. Cependant, ce bras de fer diplomatique pourrait raviver les débats sur la légitimité et l’efficacité des restrictions migratoires imposées par Washington.
En suspendant les visas pour les citoyens américains, le Tchad affirme sa souveraineté face à une décision perçue comme discriminatoire. Reste à savoir si cette mesure de réciprocité ouvrira la voie à un dialogue ou accentuera les tensions entre N’Djamena et Washington, dans un contexte international déjà marqué par des incertitudes.
Tchadanthropus-tribune
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