Le 3 juillet 2019, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé le quatrième examen du programme économique et financier du Tchad, appuyé par un mécanisme de facilité de crédit élargie. La revue permet le décaissement de 28,04 millions de droits de tirage spéciaux (environ 38,9 millions de USD), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 168,24 millions de DTS (environ 233,1 millions de USD). 

L’accord de facilité élargie de crédit du Tchad avait été initialement approuvé par le Conseil d’administration le 30 juin 2017 pour un montant de 224,32 millions de DTS (environ 310,8 millions de USD, soit 160% du quota du Tchad).

Le programme appuyé par la facilité élargie de crédit vise à aider le Tchad à rétablir la stabilité macroéconomique, à jeter les bases d’une croissance forte et inclusive et à contribuer à l’effort régional visant à rétablir et à préserver la stabilité extérieure de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

« Des progrès en cours »

À la suite des discussions au sein du Conseil d’administration du FMI sur le Tchad, Mitsuhiro Furusawa, directeur général et président par intérim a déclaré que « les résultats obtenus dans le cadre du programme soutenu par la facilité élargie de crédit ont été globalement satisfaisants, reflétant le ferme engagement des autorités malgré un environnement difficile, comprenant des préoccupations de sécurité et une situation sociale difficile. Tous les critères de réalisation à fin décembre 2018 et la plupart des objectifs indicatifs à fin mars ont été atteints. Des progrès sont en cours dans le programme de réformes structurelles, malgré certains retards. » 

D’après lui,« pour aller de l’avant, il est essentiel que les efforts se poursuivent pour créer un espace fiscal propice à l’augmentation des dépenses sociales et des investissements publics, ainsi qu’à la réduction de la dette intérieure et au règlement des arriérés. Les actions clés à cet égard comprennent la poursuite de la prudence budgétaire, l’augmentation de la mobilisation des recettes intérieures, notamment en réduisant les exemptions, et le renforcement de la gestion des finances publiques. »

La poursuite de ces politiques, conjuguée à la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles, contribuera à stabiliser davantage la situation budgétaire, à dynamiser la croissance non pétrolière et à réduire les vulnérabilités du secteur bancaire.

Le programme du Tchad est soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes de soutien par les institutions régionales dans les domaines de la réglementation des changes et du cadre de politique monétaire, ainsi que pour soutenir l’augmentation des avoirs extérieurs nets de la région, qui sont essentiels au succès du programme.

Un « attachement sans faille » des autorités aux réformes

D’après le Conseil d’administration du FMI, le Tchad est un pays fragile à faible revenu, fortement tributaire des revenus pétroliers, qui a été fortement touché ces dernières années par un choc pétrolier et des tensions sécuritaires qui se sont intensifiées récemment.

Un accord de facilité élargie de crédit a été conclu en 2017 pour aider le Tchad à rétablir la viabilité de la dette et la stabilité budgétaire, mais la situation économique, financière et sociale est toujours très difficile et la reprise de l’économie non pétrolière ne s’est pas encore bien amorcée faire face aux séquelles de la crise et à des faiblesses structurelles persistantes.

Les responsables du Conseil d’administration se sont félicités de l’attachement sans faille des autorités au programme de réformes soutenu par le FMI malgré un environnement difficile, caractérisé par la fragilité et des problèmes de développement importants.

Des « risques de dégradation »

Malgré des perspectives globalement favorables, les administrateurs ont noté les importants risques de dégradation, notamment liés à la détérioration de la situation en matière de sécurité et aux fortes baisses des prix du pétrole.

Dans ce contexte, ils ont souligné la nécessité de maintenir la discipline budgétaire tout en mettant en œuvre des réformes pour lever les obstacles structurels persistants aux activités non pétrolières et parvenir à une croissance plus forte et plus inclusive.

Les administrateurs encouragent les autorités à accélérer le rythme des réformes structurelles pour promouvoir le développement du secteur privé, diversifier l’économie et renforcer la compétitivité. Ils ont souligné la nécessité de déployer des efforts pour améliorer le climat des affaires et renforcer la lutte contre la corruption.

Tchadanthropus-tribune

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