On en sait davantage sur la réorganisation du dispositif militaire français au Sahel. Les pays du G5 – Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad – se sont réunis vendredi 9 juillet en visioconférence. Le président français Emmanuel Macron a participé à la deuxième séquence de ce sommet. Un mois après avoir annoncé la fin progressive de l’opération Barkhane, il a présenté les contours du nouveau dispositif militaire français dans la région.

La reconfiguration du dispositif français au Sahel commencera « dans les prochaines semaines. » Les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, seront fermées d’ici à la fin de l’année. L’idée étant de poursuivre le « recentrage » de l’action militaire française dans la zone des Trois frontières, Mali-Burkina-Niger. À terme, il n’y aura plus que « 2 500 à 3 000 » soldats français dans la région, contre un peu plus de 5 000 actuellement pour la force Barkhane, c’est presque moitié moins.

La France entend désormais concentrer ses efforts vers le sud car selon Emmanuel Macron les groupes terroristes « ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace plus seulement à l’échelle du Sahel mais à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest ». Une reconfiguration du dispositif militaire français était donc nécessaire. Elle débutera dès les prochaines semaines.

Poursuivre la lutte anti-terroriste

La France aura désormais deux missions principales. D’une part, « la neutralisation et la désorganisation du haut commandement » de l’EIGS et d’Aqmi. Action que continuera à mener la task force française Sabre. Les forces françaises seront d’autre part chargée d’appuyer les armées de la région. Une mission dévolue à Takuba. C’est autour de cette task force européenne que va donc se recentrer le dispositif militaire français. Le centre de commandement de Takuba sera basé à Niamey qui deviendra donc l’épicentre de la lutte contre le terrorisme dans la région.

Face à ce pivot vers le Sud des organisations terroristes, l’erreur aurait été de nous attarder dans un schéma qui ne correspond plus ni à la géographie ni au mode de dissémination de la menace. La stabilisation de la zone des Trois frontières et le reflux de l’emprise terroriste sur cette région nous ouvre aujourd’hui la possibilité de mettre en œuvre sans plus attendre la reconfiguration de notre présence selon des modalités concertées avec nos partenaires et alliés sahéliens…

Le président français Emmanuel Macron

Les opérations conjointes avec les armées nationales des pays du G5 se poursuivront, Emmanuel Macron promet d’accélérer leur « montée en puissance » avec de la formation ou des équipements.

Le président du Niger Mohamed Bazoum a déclaré être « d’accord » avec cette « rationalisation », dans la mesure où les moyens français aériens ou encore de renseignements restaient inclus dans le nouveau dispositif.

Lorsque le phénomène s’élargit, comme c’est le cas, on pouvait un jour envisager en effet cette organisation de la solidarité et de la coordination entre des pays qui font face à une même menace s’élargisse à d’autres pays. Pour le moment, nous n’avons jamais parlé nulle part…

Réduction des troupes françaises de 5000 à 2000 ou 3000 hommes

La France commencera à fermer des bases militaires dans le nord du Mali au second semestre 2021 (Macron)

La France commencera à fermer des bases dans le nord du Mali au « second semestre de l’année 2021 », dans le cadre de la réduction de sa présence militaire au Sahel, a déclaré vendredi le président français Emmanuel Macron, en marge d’un sommet des pays du du G5 Sahel.

La fermeture des emprises françaises de Kidal, Tessalit et Tombouctou sera « achevée d’ici le début de l’année 2022 », a précisé M. Macron lors d’une conférence de presse conjointe à Paris avec le nouveau président nigérien Mohamed Bazoum, dont le pays appartient au G5 Sahel (avec la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad).

« Nos adversaires ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace plus seulement à l’échelle du Sahel, mais à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest », a fait valoir le chef de l’État français, exposant le chemin jusqu’à la fin de l’opération Barkhane de lutte antijihadiste.

  1. Macron a évoqué « la pression exercée par les groupes terroristes dans les zones se situant à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ».

« Cette offensive présage malheureusement d’une pression renforcée sur l’ensemble des pays du golfe de Guinée qui est d’ores et déjà une réalité », a-t-il souligné.

Désormais, la présence militaire française au Sahel s’articulera autour de « 2 missions », a-t-il détaillé : « la neutralisation et la désorganisation du haut commandement des 2 organisations ennemies », Al-Qaïda et le groupe État islamique (EI), ainsi que « l’appui à la montée en puissance des armées de la région ».

Dans le cadre de cette réarticulation du dispositif français, l’emprise militaire de Niamey, qui accueille les avions de chasse et drones français, sera « musclée », a-t-il dit.

Parallèlement, « nos partenaires bénéficieront aussi du maintien de certaines capacités essentielles au Mali santé aéro-mobilité force de réaction rapide », et « le Tchad », où se trouve actuellement le QG de l’opération Barkhane appelée à disparaître, « restera enfin un élément clé de notre dispositif, avec le maintien d’une présence aérienne et terrestre significative », a ajouté le président Macron.

G5 Sahel : communiqué final du Sommet extraordinaire du vendredi 09 juillet 2021

Les grandes lignes de la vidéo-conférence des pays du G5 Sahel et la France 

Réduction des troupes françaises de 5000 à 2000 ou 3000 hommes

La France commencera à fermer des bases militaires dans le nord du Mali au second semestre 2021 (Macron)

Paris, 9 juil 2021 (AFP) – La France commencera à fermer des bases dans le nord du Mali au « second semestre de l’année 2021 », dans le cadre de la réduction de sa présence militaire au Sahel, a déclaré vendredi le président français Emmanuel Macron, en marge d’un sommet des pays du du G5 Sahel.

La fermeture des emprises françaises de Kidal, Tessalit et Tombouctou sera « achevée d’ici le début de l’année 2022 », a précisé M. Macron lors d’une conférence de presse conjointe à Paris avec le nouveau président nigérien Mohamed Bazoum, dont le pays appartient au G5 Sahel (avec la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad).

« Nos adversaires ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace plus seulement à l’échelle du Sahel, mais à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest », a fait valoir le chef de l’État français, exposant le chemin jusqu’à la fin de l’opération Barkhane de lutte antijihadiste.

M. Macron a évoqué « la pression exercée par les groupes terroristes dans les zones se situant à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ».

« Cette offensive présage malheureusement d’une pression renforcée sur l’ensemble des pays du golfe de Guinée qui est d’ores et déjà une réalité », a-t-il souligné.

Désormais, la présence militaire française au Sahel s’articulera autour de « 2 missions », a-t-il détaillé : « la neutralisation et la désorganisation du haut commandement des 2 organisations ennemies », Al-Qaïda et le groupe État islamique (EI), ainsi que « l’appui à la montée en puissance des armées de la région ».

Dans le cadre de cette réarticulation du dispositif français, l’emprise militaire de Niamey, qui accueille les avions de chasse et drones français, sera « musclée », a-t-il dit.

Parallèlement, « nos partenaires bénéficieront aussi du maintien de certaines capacités essentielles au Mali santé aéro-mobilité force de réaction rapide », et « le Tchad », où se trouve actuellement le QG de l’opération Barkhane appelée à disparaître, « restera enfin un élément clé de notre dispositif, avec le maintien d’une présence aérienne et terrestre significative », a ajouté le président Macron.

Les grandes décisions de la 5ème session extraordinaire de la conférence des chefs d’État du G5 Sahel tenue ce vendredi 9 juillet 2021.

Les Chefs d’État des pays membres du G5 Sahel se sont réunis ce jour 9 juillet 2021, par visioconférence, en vue d’évaluer la situation sécuritaire au Sahel, de faire un suivi des recommandations du Sommet de N’Djaména de février 2021, et enfin, de désigner le nouveau Secrétaire Exécutif du G5 Sahel.

2 Étaient présents à ce Sommet, les Chefs d’État ci-après:

– S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, Président du Burkina Faso

– S.E.M. Mohamed Ould Cheikh El GHAZOUANI, Président de la République Islamique de Mauritanie

– S.E.M. Mohamed BAZOUM, Président de la République du Niger

– S.E.M. le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État, de la République du Mali

Les chefs d’État du G5 Sahel ont également invité à participer à leurs travaux :

– S.E.M. Emmanuel MACRON, Président de la République française

3 L’urgence de considérer la situation sécuritaire au Sahel a conduit la Présidence du G5 Sahel à organiser une Conférence extraordinaire des Chefs d’État.

Le contexte régional est en effet marqué par l’aggravation de l’activisme terroriste au Sahel et les conséquences potentielles du retrait demandé par l’ONU des mercenaires armés étrangers présents sur le territoire libyen qui fait peser une menace sur la stabilité du Sahel et de la sous-région. Il se caractérise également par la perspective de reconfiguration de la force française au Sahel recentrée sur la lutte anti-terroriste et sur une coopération militaire renforcée avec les armées nationales, qui s’appuiera notamment sur une poursuite de la montée en puissance de la task-force Takuba et sur la mission de Formation de l’Union Européenne au Mali (EUTM).

Sur la situation sécuritaire dans la région :

4 Les Chefs d’État du G5 Sahel se sont inquiétés de la recrudescence de l’activisme terroriste au Sahel et des menaces pesant sur les pays du G5 Sahel et de la sous-région.

5 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont présenté leurs condoléances au Peuple Tchadien pour la disparition brutale de leur frère, le Maréchal du Tchad, IDRISS DEBY ITNO, décédé dans des combats contre un groupe mercenaire armé venu de Libye.

Ils ont également présenté leurs condoléances aux familles de toutes les victimes du terrorisme au Sahel, tout particulièrement aux populations de Solhan au Burkina Faso et leurs vœux de prompt rétablissement aux blessés.

6 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont salué l’adoption de la résolution 2570 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 16 avril 2021, demandant à toutes les parties au conflit en Libye de veiller à l’application intégrale de l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et engageant vivement tous les États Membres à respecter et à appuyer ce processus, notamment en retirant sans tarder l’ensemble des forces étrangères et des mercenaires du territoire libyen.

Ils ont exprimé, néanmoins, leur profonde préoccupation en l’absence d’un plan de retrait des mercenaires étrangers en Libye, estimée à près de 30 000 combattants surarmés, pour la sécurité des pays du G5 Sahel et de la sous-région.

7 Ils ont relevé, à cet égard, qu’une réunion du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur les risques d’une dispersion dans les pays de la région des mercenaires présents en Libye s’est tenue le 27 avril 2021 à la demande des membres africains du Conseil de Sécurité (Kenya, Niger et Tunisie).

Ils ont relevé également que dans son communiqué final du 19 juin 2021 à Accra, la conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO a exprimé sa préoccupation quant aux effets déstabilisateurs des opérations des groupes de mercenaires venant de Libye et ont appelé à une action internationale concertée en vue de la résolution urgente de cette question, impliquant le désarmement des groupes de mercenaires.

Ils ont relevé aussi la préoccupation formulée par la République du Soudan le 15 juin 2021 sur la perspective de retour des mercenaires de Libye pour leur pays encore en phase de stabilisation surtout si ces combattants reviennent avec leurs armes et ont appelé à considérer cette question « comme prioritaire pour la sécurité de la région ».

Ils se sont félicités enfin des engagements pris par les parties prenantes à l’occasion de la Conférence sur la Libye, à Berlin, le 23 juin 2021.

8 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont demandé expressément que les Nations-Unies et la Libye communiquent sur le plan de retrait ordonné des milices armées étrangères de Libye et contribuent à la sécurisation des frontières du G5 Sahel durant la phase de retrait.

9 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont exprimé leur préoccupation face à la persistance de la menace terroriste dans la sous-région et ont souligné l’importance d’une veille active de l’ensemble des pays de la région et d’une action collective et énergique en vue de la contrer.

A ce titre, ils ont appelé à la poursuite d’un effort commun et ont réaffirmé leur pleine mobilisation dans le cadre de ce combat collectif à travers les négociations actives et participatives avec les partenaires de la Coalition Internationale pour le Sahel à mettre à disposition de la Force conjointe des capacités indispensables aux missions de la Force et dont les pays du G5 Sahel ne disposent pas.

Ils ont exprimé leur volonté d’une montée en puissance et l’autonomisation de la Force conjointe G5 Sahel sous une seule responsabilité opérationnelle, financière et logistique du COMFOR lui permettant de disposer : (i) des renseignements stratégiques et tactiques d’origine satellitaire, technique et en imagerie ; (ii) moyens de frappes ciblées et guidées ; (iii) moyens de transports aériens et logistiques, une chaine de santé opérationnelle et des infrastructures pour le casernement des unités déployées dans les divers pays.

Ils ont appelé à mettre en place un droit de tirage sur le compte fiduciaire de la force en faveur du COMFOR de la FC G5 Sahel qui en rendra compte mensuellement au Secrétariat Exécutif du G5 Sahel.

Ils ont appelé à la mise en place du Centre de Fusion du Renseignement à Niamey et à sa prise en charge par le Secrétariat Exécutif.

10 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont insisté sur la nécessité de renforcer la Force conjointe autour du Bassin du Lac-Tchad face à la persistance de la menace Djihadiste. Ils ont constaté en effet une lutte à mort entre les factions de Boko Haram à l’avantage de la fraction de l’État islamique en Afrique de l’Ouest, et un activisme nouveau de factions de Boko Haram dans le sud-ouest du Niger frontalier avec l’État nigérian de Sokoto.

11 Ils ont également noté, avec préoccupation, l’extension de la menace terroriste en direction de la Côte d’Ivoire suite aux attaques récentes le 12 juin par Engin explosif improvisé, tuant 3 militaires à Togolokaye, le 6 juin à Tougbo, le 19 mai contre 2 postes douaniers ou encore le 29 mars 2021 contre des postes des forces de défense et de sécurité à Kafolo et Tehini et enfin, le 21 avril contre un camp militaire à Abidjan.

12 Les Chefs d’État du G5 Sahel, confrontés à un combat de longue haleine contre le terrorisme, ont salué l’adoption à l’unanimité, le 29 juin 2021, de la résolution 2584 renouvelant le mandat de la MINUSMA et maintenant le mécanisme tripartite de soutien à la Force conjointe du G5 Sahel. Ils ont noté avec satisfaction la demande adressée au Secrétariat général des Nations unies de produire i) un rapport d’ici au 15 juillet sur une possible augmentation du plafond de troupes de la mission et ii) un rapport d’ici au 30 septembre sur les options alternatives de soutien au G5-Sahel. Ils ont rappelé leur demande constante pour un financement pérenne et prévisible de la Force conjointe du G5 Sahel, ainsi que l’octroi d’un mandat sous le Chapitre VII de la charte des Nations-Unies.

13 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont condamné l’attaque survenue le dimanche 30 mai 2021 à Sourou, village situé en territoire tchadien à la frontière avec la République centrafricaine, et se sont félicités de la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante et impartiale.

14 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont également salué le renouvellement du mandat de la Force conjointe du G5 Sahel par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine lors de sa réunion du 06 juillet 2021.

15 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont encouragé la CEDEAO à mettre effectivement en œuvre son plan d’actions prioritaires 2020-2024 pour éradiquer le terrorisme dans l’espace CEDEAO et en particulier, la mise à disposition d’un soutien au Burkina Faso, au Mali et au Niger pour participer à la sécurisation des trois frontières de la Zone LIPTAKO GOURMA.

16 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont décidé de renforcer la coopération avec les pays du Golfe de Guinée en matière de lutte contre le terrorisme et de renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité pour contrer l’expansion du terrorisme vers le Sud.

Sur l’adaptation du dispositif militaire français au Sahel

17 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont pris note de la décision du Président de la République française de transformer le dispositif militaire français déployé au Sahel qui s’inscrit dans le cadre des discussions conduites depuis le Sommet de Pau en janvier 2020 et poursuivies lors du Sommet de N’Djamena en février 2021.

18 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont remercié la France pour son soutien indéfectible dans la lutte contre le terrorisme depuis l’apparition dans la région de groupes armés affiliés à Al Qaïda et à l’État islamique. Ils ont tenu à rendre hommage aux soldats africains, français et internationaux, qui sont tombés au champ d’honneur pour la stabilité du Sahel.

19 Les Chefs d’État du G5 Sahel se sont félicités de la volonté exprimée par la France de poursuivre ses efforts en la matière selon des modalités rénovées définies en concertation avec les Etats concernés. Ils savent pouvoir compter sur la qualité de ce partenariat stratégique élaboré conjointement depuis 2013.

20 Les Chefs d’État ont pris note de la concertation engagée avec la France et tous les autres partenaires engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ils ont exprimé leur gratitude à l’égard des efforts de ces partenaires qui interviennent en appui aux armées nationales, en appui à la force conjointe du G5 Sahel, en appui à Barkhane, dans le cadre de la MINUSMA, des opérations européennes EUTM Mali, EUCAP Sahel Mali et EUCAP Sahel Niger et de la task-force Takuba.

Sur le suivi des engagements de N’Djamena

21 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont souligné l’importance de poursuivre les efforts collectifs engagés dans le cadre de la Coalition pour le Sahel, conformément à la feuille de route adoptée le 19 mars 2021, notamment en matière de déploiement des services de l’État sur l’ensemble des territoires nationaux.

22 Les Chefs d’État du G5 Sahel, considérant la question de la mise en œuvre de la feuille de route de la Coalition pour le Sahel, ont réaffirmé leur attachement à cette feuille de route et salué la constitution, dans chacun des Etats, d’un dispositif de pilotage interministériel au plus haut niveau, destiné à mettre en place un plan national de déploiement de l’État et des services aux populations.

23 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont réaffirmé l’urgence de la mise en œuvre effective des actions au niveau des quatre piliers de la feuille de route et escomptent des résultats probants à l’occasion du prochain sommet de la Coalition pour le Sahel, qui pourrait se tenir en septembre 2021.

24 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont par ailleurs invité les acteurs concernés à poursuivre diligemment la mise en œuvre des actions de la feuille de route de la Présidence tchadienne du G5 Sahel validée par le feu Maréchal Idriss DEBY ITNO et dont les objectifs stratégiques sont concourants avec ceux de la Coalition pour le Sahel.

25 Les Chefs d’État du G5 Sahel se sont félicités de la volonté de la Présidence tchadienne de conduire les chantiers majeurs du G5 Sahel et ont réitéré au Secrétaire exécutif leurs instructions et l’urgence d’aboutir sur la révision de la Convention portant création du G5 Sahel, sur l’actualisation de la Stratégie pour le Développement et la Sécurité du G5 Sahel, de la révision du Plan d’Investissements Prioritaires (PIP) 2019-2021 et l’élaboration du PIP 2022-24 et l’achèvement de la réforme institutionnelle du Secrétariat exécutif du G5 Sahel.

Sur la situation au Mali et au Tchad

26 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont pris acte de la volonté du Conseil Militaire de Transition de respecter ses engagements internationaux en matière de lutte contre le terrorisme et de son engagement à tenir dans la période de Transition de 18 mois, de nouvelles élections démocratiques, libres et transparentes.

27 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont pris acte des communiqués du sommet extraordinaire des Chefs d’État de la CEDEAO sur le Mali, le 30 mai 2021, et de la réunion du Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine sur le Mali, le 1er juin 2021. Ils ont également pris acte de la volonté des autorités de la Transition du Mali à respecter les engagements pris pour l’organisation des élections générales libres, crédibles, transparentes et inclusives aux échéances prévues.

28 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont appelé la communauté internationale à soutenir et à accompagner les régimes de Transition au Mali et au Tchad pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et l’instauration de la paix et de la stabilité, gage d’un développement durable.

Sur la situation sanitaire et économique

29 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont appelé les Partenaires du G5 Sahel à soutenir la Déclaration des Chefs d’État du G5 Sahel pour une restructuration de la dette des pays du G5 Sahel, adoptée à l’occasion du Sommet de N’Djamena le 15 février 2021 et à mieux informer les populations.

30 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont également appelé les Partenaires du G5 Sahel à considérer le contexte sanitaire lié à la pandémie de COVID-19 et les conséquences socio-économiques qui auront encore appauvri les populations les plus fragiles. A ce sujet, ils demandent que soient pris toute mesure permettant d’entreprendre dans le même temps des campagnes de vaccination et alertent la Communauté internationale sur le besoin de disposer de vaccins contre le COVID-19. Sur ce sujet, ils saluent ainsi les initiatives pour la levée des Brevets sur les vaccins contre le COVID-19.

31 Les Chefs d’État du G5 Sahel se sont félicités des conclusions du Sommet sur les économies africaines le 18 mai 2021 à Paris.

32 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont rappelé l’importance de considérer les questions de développement comme une priorité entrant dans le cadre de la stabilisation de la région. Ils ont, à cet effet, invité l’ensemble des acteurs à travailler à la mise en œuvre effective des projets et programmes du PIP et du Cadre d’Actions Prioritaires Intégré (CAPI).

Ils ont, dans cette dynamique, reconnu que l’Initiative « Désert to Power » portée par la Banque Africaine de Développement (BAD) est une priorité pour les pays du G5 Sahel au regard de l’importance de l’énergie pour le développement économique et social, essentiel pour relever les défis de sécurité. Ils ont appelé à l’accélération de sa mise en œuvre et exprimé leur soutien à la demande soumise par la BAD au Fonds Vert pour le Climat (FVC) pour le financement de l’Initiative « Desert to power ».

Désignation du Secrétaire Exécutif du G5 Sahel

33 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont salué l’important travail accompli par SEM Maman Sambo SIDIKOU en qualité de Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, notamment le positionnement stratégique du G5 Sahel dans l’environnement régional et international et les avancées majeures dans la réforme institutionnelle de l’organisation.

Ils lui ont souhaité plein succès dans ses nouvelles fonctions de Haut représentant du Président de la Commission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, tout en lui assurant leur soutien.

34 Ils ont entériné la nomination de M. TIARE Yemdaogo Eric comme Secrétaire Exécutif du G5 Sahel.

35 Ils ont adopté le principe de mandat unique et de rotation entre les pays pour le poste de Secrétaire Exécutif du G5 Sahel.

36 Les Chefs d’État du G5 Sahel ont remercié S.E.M. le Général de Corps d’Armée MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO d’avoir réuni en urgence la Conférence des Chefs d’État sur la stabilité régionale.

Tchadanthropus-tribune avec AFP

Tchadanthropus-tribune avec AFP

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