Cette fois-ci, nous sommes presque unanimes malgré nos appartenances politiques et religieuses sur la nécessité de combattre la secte Boko-Haram. Mais attention ! Est-ce  que nous ne sommes pas en train de tomber dans le piège tendu par ces terroristes et leurs bailleurs ?

 

La réponse est assurément oui ! Car le groupe djihadiste attend d’être crédibilisé  comme adversaire. La politique de la peur instaurée par les régimes dictatoriaux de la  sous-région depuis  plusieurs années, a motivé la montée en puissance de ce dernier.


On a réagi sur le coup de l’émotion et décidé la guerre  sans un mandat des nations unies.

 

Et voici,  le slogan de nos chefs des guerres: « Ayez peur et je m’occupe du reste. » D’où vient ce Boko-Haram ? La secte est née dans la sous-région à cause de l’inconstance et de l’arrogance de la politique de nos dirigeants. La montée a grand vitesse, il y a  quelques années, ils étaient estimés à des centaines d’âmes, aujourd’hui, on en  dénombre presque dix (10) milles voir même plus c’est l’incohérence de la politique du désordre créé par des régimes autoritaires dans la sous-région où  plus des trois quarts des habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.

 

Comment combattre la secte Boko-Haram quand on n’essaie pas de comprendre ce qu’il y a derrière un acte aussi révoltant ? Comme ces égorgements des personnes innocentes ! Destruction des mosquées ! Mais aussi de comprendre d’où viennent ces actes de barbarie ? Derrière le pire des crimes, il y a des causes, combattre ce groupe sans penser à des solutions politiques durables, c’est ajouter le désordre au désordre dans la région.

 

Il faut souligner l’hypocrisie de Yaoundé  et Abuja et leurs complaisances vis-à-vis de la secte islamiste Boko-Haram, qui sème la terreur dans leurs territoires respectifs. Le désaccord entre le Cameroun et le Nigeria,  est une pomme de discorde liée à la  divergence des points de  vue sur l’approche de la lutte contre les éléments de ladite secte.

 

Si le Nigeria, puissance militaire en Afrique, a laissé gangrener la situation sans réussir jusqu’ici à régler la question du nord de son pays, ce n’est pas aux autres de changer la donne à leurs places. L’intervention du Tchad, motivée par des raisons économiques et sociales de sa population ne peut durer.

 

Selon les autorités tchadiennes, la lutte contre cette secte est  une priorité. Il faut rappeler que le 13 février dernier, la secte  lancé une attaque contre un village tchadien frontalier avec le Nigéria. Il convient de dire que ce phénomène Boko- Haram n’a rien à voir avec l’islam. Boko-haram est une secte criminelle sans culture islamique avec un discours totalitaire qui ne peut avoir effet auprès de ceux qui n’ont aucune culture musulmane.

 

Dans cette lutte contre le terrorisme,  le Tchad  compte sur ses propres forces, mais  cela ne lui garantit pas une sécurité contre la menace, mais, il faut l’appui de la communauté internationale qui ne doit laisser pas le pouvoir géré par un clan ni un seul homme. Elle doit faire la différence entre la lutte  contre le terrorisme et le processus démocratique. Même si  l’actuelle opposition est aux affaire, elle fera autant pour en débarrasser de ce monstre. 

 

Des analystes se posent la question sur les visées des Boko-Haram. Personne ne peut le prédire d’emblée. La menace de leur chef Aboubakar Sheku d’attaquer partout où cela est nécessaire doit donc être prise  avec sérieux par  l’ensemble des Tchadiens devenus la cible de ce dernier. Au regard de ces attaques répétées et incessantes, la sécurité du pays est aujourd’hui, de plus en plus exposée.


Que faut-t-il donc faire ?

 

Nous(Tchadiens) sommes  désormais les cibles des terroristes et allons démontrer  aussi que la lutte contre cette secte doit se faire sur tous les fronts : militaire, économique, politique et idéologique.


La communauté internationale doit renforcer son soutien  à toutes les forces vives du pays qu’elles soient du pouvoir ou de l’opposition, notamment dans la lutte contre les groupes terroristes qui commettent des exactions inimaginables. 
Ce qui se passe dans cette guerre va au-delà de l’imaginable. Ce n’est pas seulement l’industrialisation de la violence, c’est surtout une volonté folle de destruction absolue de l’adversaire.

 

Il est de notoriété publique qu’un Tchadien est connu par sa bravoure, son endurance et son courage et cela est bien avant l’avènement au pouvoir d’Idriss Deby. Il faut rappeler que lors de l’annexion du Tchad par un pays voisin, les troupes tchadiennes ont fait preuve de force morale et de volonté de se mettre à la tâche sans faiblir ni reculer ! Tous les Tchadiens ont une très lourde responsabilité sur les épaules, car nous avons des proches sur les théâtres des opérations  qui ont besoin de nos soutiens.


La lutte contre Boko Haram relève de l’intérêt général de notre nation et non à un seul homme avec lequel, nous ne partageons sa gestion politique du pays et son système.

 

Abdelmanane Khatab

 

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