Dans le sud de la Libye, des membres armés de l’opposition tchadienne s’activent depuis plusieurs années profitant du chaos libyen. Mais l’arrestation récente d’opposants politiques tchadiens donne une autre dimension à cette présence en Libye. C’est une première. Les opposants le confirment et accusent les forces armées dirigées par le maréchal Khalifa Haftar et qui ont élargi leur pouvoir au sud, de se coordonner avec le régime tchadien pour traquer ses opposants.

Un porte-parole d’un mouvement de la rébellion tchadienne, le Conseil de Commandement militaire pour le salut de la République, le confirme : quatre chefs politiques du mouvement ont été arrêtés le 7 juin par l’armée nationale libyenne, dans le sud du pays. Selon lui, ils auraient été arrêtés à Sebha. L’armée libyenne de Khalifa Haftar a réussi il y a quelques jours à chasser les brigades de défense de Benghazi de la ville d’Al Jofra, au sud du pays, et de la base militaire de Tamanhent. Elle accuse l’opposition tchadienne de s’allier aux Brigades de défense de Benghazi, une branche d’al-Qaïda qui s’est retirée vers le sud après sa défaite dans le croissant pétrolier en mars dernier. Lors de cette bataille du pétrole, des Tchadiens avaient déjà été capturés. D’autres chefs de l’opposition tchadienne ont aussi été capturés près d’Al Jofra, ville repris par les forces libyennes il y a quelques jours. Selon un porte-parole, ces prisonniers ont avoué combattre au côté des brigades islamistes. Ils seraient revenus près d’Al Jofra pour essayer de reprendre la ville. Des photos retrouvées sur l’ordinateur de l’un de ces combattants tchadiens montrent ces derniers avec des gros paquets d’argent, qui leur auraient été offert en échange de la reprise de la ville.

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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