Dans un pays où 78 % de la population est analphabète (2013) et 1,9 % des habitants seulement ont accès internet (2011), on ne peut réussir à mobiliser les gens mêmes pour leurs biens- en se contentant de lancer compulsivement sur internet des appels à manifester.

Pourquoi nos compatriotes sont-ils sortis massivement le 15 février 2016 pour réclamer justice à Zouhoura et pourquoi se sont-ils terrés chez eux ou vaqué à leurs occupations le 25 janvier et le 08 février 2018 ?

En vérité, la réussite des manifestations populaires de 2016 repose, en grande partie, sur la mobilisation des élèves, des collégiens, des lycéens, des étudiants qui ont marché dans toutes les grandes villes du pays en bravant les balles assassines des forces armées du régime dictatorial d’Idriss Deby. Il y a là une leçon à tirer.

Au Tchad, aucune manifestation ne peut réussir sans la mobilisation des élèves et des étudiants. Et pour qu’élèves et étudiants s’associent aux manifestations, il faudra les persuader de la noblesse de la cause, mais aussi de l’opportunité et de l’utilité des marches pacifiques les exemples n’en manquent pourtant pas (Burkina Faso, Tunisie) même si les contextes sont différents. Et comme une telle démarche est herculéenne compte tenu des maigres moyens dont disposent les associations de la société civile, il sera, cependant, moins difficile de repérer les leaders parmi les élèves et les étudiants dans les différents établissements scolaire et universitaire de manière à ce qu’ils influencent leurs camarades de classe.

Et parlant des moyens justement, la diaspora peut se mettre à contribution si elle désire un changement au Tchad. Les Tchadiens de l’étranger, du moins les patriotes de la Diaspora, doivent constituer une caisse et cotiser individuellement au moins 10 euros ou 10 dollars par mois pour soutenir les associations de la société civile, mais aussi payer les frais médicaux des manifestants qui seront éventuellement blessés.

C’est à ce prix que les rues du Tchad seront noires de monde et le changement tant attendu pourra intervenir. Il manque donc des moyens financiers, mais aussi une stratégie de mobilisation populaire aux organisations de la société civile qui excelle, cependant, dans la rhétorique et la surenchère verbale sur les réseaux sociaux sans craindre l’usure.

TB

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