La sauvagerie est l’état naturel de toute espèce vivante prise dans son environnement. Elle est la face immédiate des actions ou réactions des espèces y compris l’homme. Elle est le stade cru des pulsions et réactions se manifestant au premier degré sans recul ni jugement pour assouvir les instincts qui, à l’échelle de l’humain, sont censés être dépassés par la culture à travers ses institutions civilisatrices telles l’éducation, la religion, la politique.

Cette thèse sera dans bientôt considérée être en déphasage avec la réalité tchadienne du sauvagerisme !

L’animalisation, reconnaissons la, devient un phénomène très présent et répandu au Tchad. Elle fait même preuve d’omniprésence et touche toutes les couches sociales ainsi que tous les genres. On n’en trouve ainsi autant de femmes qui agissent ou réagissent au stade primitif de leur pulsion que des hommes, et ce, chez les instruits que les non instruits ou chez les pauvres que chez les riches.

Le jugement, caractère, pourtant symbolique d’êtres normalement civilisés, fait largement défaut dans les actions que les réactions de nombre des tchadiens. C’est le pourquoi de ce maque de jugement qui me pousse à réfléchir sur le comportement ontologiquement barbare du tchadien, d’en rechercher les racines et de proposer de possibles issues à cette crise d’humanisme.

C’est là, qu’en réfléchissant profondément sur la question, je conclue, que la source de ce barbarisme est largement ancrée dans les différentes cultures tchadiennes et protégée par elles.

Alors, il faut comprendre que, si on a parfois tendance à percevoir le barbare comme un Homme inculte au sens civilisationnel, un non civilisé, c’est exactement le contraire, il n’est de barbare que civilisé.

De ce fait, le barbare tchadien se traduit, à mon avis, comme le messager avoué de toutes les brutalités et inhumanités de sa civilisation de référence, le porteur de toutes les hideurs infrahumaines et inhumaines de sa culture de repère. Ainsi, c’est au nom de la culture, sa supposée culture supérieure de repère, sa civilisation, soit disant, grande et dominante faite pour être au-dessus des autres que ce barbare s’imagine que l’autre n’est rien et n’a de droit de vie que lorsqu’il agrée son existence.

C’est dans la construction de la culture, la manière des tchadiens de se structurer socialement en instituant leur vision et représentation dites culturelles que leur barbarisme surgit.

Le barbarisme est ainsi la face immonde et hideuse d’acteurs culturophores. C’est pour cette raison, que ces acteurs, souvent avec le soutien du groupe ethnique dont ils sont issus, préfèrent héroïser et sacraliser leurs violences et saletés, leurs préjugés et méchancetés plutôt que de les combattre et les rejeter aux cloaques de l’histoire.

De ce fait, le barbarisme devient de la sauvagerie culturalisée, régie pas des lois et principes culturels desdites civilisations tchadiennes qui en font une norme. Oui, cette barbarie est toujours de près ou de loin orchestrée par la sauvagerie culturelle de ces différentes sociétés.

On comprend que, que lorsqu’on traite de barbares les autres cultures, on oublie volontairement par égolâtrie, les siennes propres, à la définition du barbarisme !

Un peuple dont les différentes cultures sécurisent le barbarisme peut aspirer à une gouvernance démocratique ? Une gouvernance exempte de toute animosité ? De qui est composé le gouvernement si ce n’est des membres de cette société qui éleve de barbares au rang des héros ?

De ce fait, pour mieux contenir la préoccupation dictatoriale de l’ordre organisation de l’échelle étatique, il nous revient urgemment de revoir le contenu de nos différentes cultures, de les assainir et les purifier, peut être en se référant à la raison humaine peut être en se référant à nos différences croyances religieuses.

De là nous pouvons réprimer l’acte criminel tel qu’il est, et non, par qui est commis et pourquoi est commis.

A bon entendeur, salut !

Kelle Mahamat.

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