Lors de l’ouverture de la table ronde pour le financement du Plan national de développement (PND) « TchadConnexion2030 », organisée ce 10 novembre à Abu Dhabi, la ministre du Pétrole, des Mines et de la Géologie, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, a présenté une stratégie résolue visant à transformer le secteur extractif en pilier de l’industrialisation et de la croissance économique du Tchad.

 

Dans son intervention, la ministre a rappelé que, depuis 22 ans, le pays exporte principalement du pétrole, avec une production actuelle d’environ 150 millions de barils par an.

 

Elle a ensuite mis l’accent sur la nécessité d’accroître la capacité de raffinage. Si la raffinerie existante traite déjà 20 000 barils par jour, la ministre a souligné l’urgence de construire une seconde installation.

 

Celle-ci aurait une double vocation : répondre à la demande nationale croissante et produire une gamme complète de dérivés, allant du bitume à l’asphalte. Cette production est jugée cruciale pour soutenir les projets d’infrastructures routières, qui prévoient la construction de plus de 47 000 kilomètres de routes.

 

Côté production, l’objectif est de porter la production pétrolière à 250 millions de barils par an, un seuil potentiellement dépassé dès 2026 grâce à de nouvelles découvertes et à l’exploitation de bassins inexploités, notamment Erdis (Nord), Kanem-Lac Tchad (fort potentiel gazier et brut de qualité) et Bongor.

Selon la ministre, le sous-sol tchadien regorge de ressources : gisements aurifères importants, minerais industriels (kaolin, marbre, fer, gypse), métaux précieux, terres rares (antimoine, uranium, lithium) et minerais stratégiques.

 

Elle a annoncé une ambition forte pour ce secteur. « Le secteur minier, qui contribue actuellement à 1 % du PIB, vise 5 % grâce à des réformes institutionnelles et réglementaires majeures. »

 

Ces réformes incluent une politique de contenu local favorisant les compétences nationales et la création d’entreprises, ainsi que l’adoption de nouveaux textes stratégiques et miniers pour attirer l’investissement étranger.

 

Enfin, la ministre a affirmé l’ambition du Tchad de devenir une voie de passage clé pour gazoducs et oléoducs. Le pays entend capitaliser sur l’expérience du pipeline vers le Cameroun pour étendre son réseau vers l’Ouest, voire via la CEMAC, afin d’assurer des débouchés régionaux.

 

Cette vision, qualifiée d’ambitieuse mais stratégique, vise in fine à bâtir un Tchad industrialisé qui intègre investissements étrangers et expertises locales pour améliorer les conditions de vie. Le pays mise sur les expériences de ses partenaires pour atteindre l’excellence, plaçant les ressources et le capital humain au centre du PND.(TI)

TCHADANTHROPUS-TRIBUNE

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