Ce 28 juillet, cela fait 100 jours que le chef du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby a pris la tête du Tchad à la suite de la mort de son père Idriss Déby Itno. Les partis politiques ont profité de cette occasion pour dresser leur bilan de ces 100 premiers jours de transition.

Mise en place du Conseil national de transition qui tarde, réunions houleuses pour la préparation du dialogue politique qui se fait, lui aussi, attendre, les sujets de préoccupation ne manquent pas.

Romadoumngar Felix Nialbé, chef de file de l’opposition sous Idriss Déby Itno, était resté discret depuis le début de la transition, pour des raisons de santé, explique-il. Pour l’opposant, il y a maintenant urgence : le dialogue national doit s’ouvrir. Mais pour cela dit-il, le gouvernement doit revoir sa stratégie.

On ne convoque pas les partis politiques séance tenante pour leur demander de désigner 15 représentants. Parce qu’il y a 203 partis politiques. C’est ça l’erreur, dénonce-t-il.

Les partis politiques vont toujours contester, qu’ils ne se reconnaissent pas dans ceci ou cela. Le ministre d’État devrait en principe passer par le cadre national de dialogue politique qui regroupe la majorité et l’opposition.

Consensus

Pour lui, la classe politique doit aussi trouver un consensus. Cette cacophonie, dit-il, va forcément entraîner un prolongement de la période de transition.

« Si la classe politique reste dans la contestation, ça va nous emmener au-delà des 18 mois. Et puis celui qui veut conserver le pouvoir, il joue sur ce que vous faites. La classe politique doit se concerter, pour que les choses puissent aller rapidement ».

L’URD espère que l’arrivée de Basile Ikouébé, le Haut représentant de l’Union africaine, va mettre un coup d’accélérateur à cette transition, et permettre de tenir un dialogue réellement inclusif.

Appel à manifester

De son côté, la coalition des partis politiques et associations de la société civile Wakit Tama appelle à manifester jeudi prochain à cause du manque de volonté du conseil militaire de transition (CMT) d’organiser un véritable dialogue entre les fils du Tchad. Le regroupement dénonce le manque de sérieux dans la désignation des responsables chargés de l’organisation du dialogue devant mener à une réconciliation et de la défiance de N’Djaména vis à vis de la communauté internationale.

Me Maxvelt LoaIngar, leader de Wakit Tama, estime quant à lui qu’il faut résister.

Le peuple tchadien dans son ensemble a fondé son espoir sur la tenue d’une conférence nationale souveraine, inclusive et globale, qui permette de refonder la nation sur la base d’un nouveau contrat social porteur de paix et d’espérance, a-t-il rappelé. Cependant, force est de constater que le CMT et son gouvernement ont opté pour le passage en force dans le but de préserver des intérêts partisans. Le CMT résiste aux forces vives de la nation, mais aussi à la communauté internationale. Il faut se rendre à l’évidence. Non seulement le CMT n’a pas l’intention d’organiser une véritable réconciliation dans un esprit de justice et de vérité, mais il se révèle particulièrement incapable de juguler nos malheurs, ayant servi d’alibi au coup d’État du 20 avril dernier. Peuple tchadien : nous n’avons pas d’autre choix que de résister au pouvoir illégitime et illégal du CMT.

Aurélie Bazzara-Kibangula et Madjiasra Nako

793 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire