L’opposant Saleh Kebzabo a été nommé samedi vice-président du comité d’organisation du « dialogue national inclusif » devant conduire à des élections présidentielles et législatives.

« Je tiens absolument à ce qu’il y ait tous les Tchadiens autour d’une table ronde pour discuter de nos problèmes », a indiqué Saleh Kebzabo, plusieurs fois candidat à la présidentielle face au maréchal Idriss Déby Itno, et dont la nomination a été officialisée samedi par un arrêté. « Je lance un appel pressant à l’opposition armée à mettre de côté toute autre considération. Le gros obstacle qui était Déby, n’est plus là. On doit s’asseoir, se regarder dans les yeux et se dire la vérité pour repartir sur des bases nouvelles dans une structure démocratique », a-t-il expliqué, estimant que « la rébellion armée a miné le Tchad depuis une cinquantaine d’années ».

En mai, deux membres de son parti ont fait leur entrée dans le gouvernement de transition et Saleh Kebzabo a reconnu les nouvelles autorités militaires, réunies au sein d’un Conseil militaire de transition (CMT) mis en place après le décès du chef de l’État et présidé par son fils Mahamat Idriss Déby Itno. Placé sous l’autorité de ce dernier, le Comité d’organisation du Dialogue national inclusif est composé, selon l’arrêté, d’environ 70 personnes, dont des membres du gouvernement, des représentants de la jeunesse et des confessions religieuses. Abakar Adoum Haggar, ancien secrétaire général de la présidence sous Idriss Déby, est nommé deuxième vice-président.

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Mardi, lors d’une adresse à la Nation à la veille de la fête de l’indépendance, Mahamat Idriss Déby Itno avait lancé « un appel pressant » à l’opposition armée, promettant qu’un « dialogue franc et sincère (…) sera ouvert, de manière spécifique, aux mouvements politico-militaires ». Le régime avait jusqu’à présent exclu de discuter avec le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) qui avait lancé le 11 avril, jour de l’élection présidentielle, une offensive au cours de laquelle le président Déby qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans, avait été tué. Le FACT avait ensuite été rapidement repoussé. Le porte-parole du FACT, Kingabé Ogouzeimi de Tapol, avait reconnu « un pas dans la bonne direction » mais posé des conditions à sa participation, notamment « l’amnistie générale pour tous les politico-militaires, les opposants en exil et la libération de tous nos militants ».

À l’annonce de la mort du président Déby, son fils s’est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées. Il a promis des élections « libres et démocratiques » au terme d’une transition de 18 mois renouvelable. Sous la pression internationale, la junte a nommé un gouvernement civil début mai. Le « dialogue national inclusif » doit se tenir en novembre et décembre. La formation d’un Conseil national de transition (CNT) de 93 membres censés assumer le pouvoir législatif et rédiger une nouvelle Constitution, se fait toujours attendre.

Par Jeune Afrique avec AFP

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