Le parti des Transformateurs a qualifié « d’échec retentissant » les trois élections de dimanche 29 décembre en raison d’un « boycott massif » auquel ils avaient appelé. Le pouvoir a balayé lundi les accusations d’irrégularités.

Le parti de l’opposant Succès Masra a appelé lundi 30 décembre à « une nouvelle transition » au Tchad au lendemain d’élections législatives, provinciales et locales – dernière étape d’une transition de trois ans – marquées par une faible participation et des accusations de « fraude » de l’opposition.

« Une nouvelle transition est devenue une évidence inéluctable et indispensable pour faire dialoguer tous les Tchadiens en tirant les leçons de cet échec », peut-on lire dans le communiqué des Transformateurs transmis lundi à l’Agence France Presse. Le taux de participation s’est élevé à 52,37 % au Tchad et 36,22 % dans la capitale N’Djamena selon l’Agence nationale de la gestion des élections (Ange).

Un « échec retentissant »

Les Transformateurs ont qualifié « d’échec retentissant » le processus électoral en raison d’un « boycott massif » auquel ils avaient appelé et qu’ »on s’apprêtait encore à imposer (au peuple tchadien) des résultats préfabriqués ».

Succès Masra, leur président et ancien Premier ministre, avait perdu l’élection présidentielle de mai 2024, face à Mahamat Idriss Déby Itno, porté au pouvoir à la mort de son père en avril 2021, avant d’être élu président au premier tour avec 61,3 % des voix et une participation de 75 %. Des résultats truqués selon Masra.

Le MPS dénonce la « stratégie destructrice » de l’opposition

Le Mouvement patriotique du salut (MPS) du pouvoir a balayé lundi les accusations d’irrégularités des Transformateurs dans un communiqué transmis aux médias qualifiant leur boycott des élections de « stratégie destructrice » privant ainsi « leur parti de l’opportunité de prouver sa capacité à gérer, même à petite échelle, les affaires publiques ».

D’autres formations politiques ont accusé les militaires d’avoir voté plusieurs fois sans présenter de documents d’identité, le manque de matériel électoral ou encore d’avoir subi des intimidations.

Le code électoral tchadien prévoit la possibilité de contester l’élection cinq jours après la proclamation des résultats provisoires attendue pour le 15 janvier.

En recevant son grade de maréchal le 21 décembre, le chef de l’État a affirmé que son accession au pouvoir avait « évité au pays de sombrer dans le chaos » et vanté sa « marche vers le progrès ». L’opposition, elle, dénonce un régime qu’elle juge autocratique et violemment répressif.

(avec AFP)

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