28 septembre 2012 TCHAD: Pour arrêter la déchéance du Tchad, il est temps de mettre le gouvernement à la porte
Idriss Déby doit-il remanier ?
« N’Djaména Bi-Hebdo » est tout aussi maladroit. S’il y avait un institut de sondage au Tchad, on se rendrait certainement compte à quel point le régime (et surtout le gouvernement) a perdu de sa popularité. Les maladresses et la cacophonie ? Le gouvernement en a connu. Il y a seulement quelques semaines, le Dr Ahmed Djidda Mahamat, ex ministre de l’Enseignement supérieur, a été limogé et arrêté pour avoir outrepassé les instructions du président de la République qui demandait de délibérer les résultats du Baccalauréat à 10/20. Ce n’est pas le seul exemple. Ahmadaye Al Hassane, ex-ministre de l’Assainissement public et de la promotion de la Bonne gouvernance, avait subi un sort similaire car, on le soupçonnait de faux et usage de faux. Mahamat Ali Hassane, ancien ministre du Plan, de l’Economie et de la Coopération internationale, a été viré pour une affaire non élucidée de détournements des deniers publics. Il ne s’agit là que de quelques cas d’anciens barons qui ont contribué à ternir la légitimité durement acquise par le président Déby. D’autres sont toujours en poste. Ils se sont illustrés par des prises de décision spectaculaires et impopulaires qui ont fissuré la confiance entre le locataire du palais Rose et le peuple tchadien. Et même, quand ces décisions étaient nécessaires, les ministres concernés n’ont pas pu contenir la critique. Au contraire, par leurs prises de position, ils ont donné l’impression de défier leurs compatriotes et de faire triompher le droit de la force.
passer au parlement, un projet de loi controversé lui donnant le pouvoir de sanctionner les hommes en robe noire. Ouvrant ainsi le champ libre à certains qui ont vite fait de présenter le pouvoir de N’Djaména comme un tortionnaire de l’indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs. Oui, il est peut-être temps pour le président
Déby de remanier son gouvernement. Il y a eu beaucoup de cacophonie, d’insubordination, des soupçons de détournements de fonds publics et, de prises de décisions très controversées. Oui, il faut peut-être, pour restaurer la confiance fissurée par cette crise sociale qui reste latente, que le président réorganise son équipe et envoie à l’opinion, le signal d’une volonté de relancer son mandat. C’est nécessaire et sans doute urgent.
Par MOHAMADOU HOUMFA
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