A la tête d’une délégation de 4 personnes, le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Djidda Oumar a effectué le 4 décembre dernier une visite dans les prisons de l’Agence nationale de sécurité (Ans) pour s’enquérir des conditions de détention et de traitement des détenus.

C’est un rapport qui vient lever le voile sur l’épineuse question des traitements inhumains des personnes détenues illégalement dans les prisons secrètes de l’Agence nationale de renseignement (ANS).

Tout est parti d’un communiqué de presse de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH), publié en octobre dernier faisant état des prisons secrètes et des mauvaises conditions de détention, de traitements inhumains et de dégradants des détenus.

Si le gouvernement par la voix du ministre de la justice Djimet Arabi a reconnu l’existence des lieux de détention tout en assurant que ces détenus y étaient bien traités, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a diligenté une enquête pour lever le voile sur le sujet.

« Suite aux allégations de violations de torture et de violation de droits, la Commission a saisi le directeur général de l’Agence nationale de sécurité (ANS) KOGRI Ahmed aux fins d’une visite des lieux de détention et de l’institution », pour s’enquérir des faits ».

Le rapport d’enquête de la CNDH révèle qu’il y a trois prisons de l’Agence nationale de renseignement (ANS). Le rapport remet en cause les allégations de la CTDDH et des anciens détenus de l’ANS liées aux mauvaises conditions de détention, de traitements inhumains et de dégradants des détenus.

Dans le 1er site, le rapport indique que « les lieux sont salubres, avec un minimum de couchage nécessaire (couvertures et moustiquaires).  Les détenus mangent régulièrement et le repas est varié ».

« Le service dispose d’une infirmerie, d’une caisse pharmacie et d’un magasin de stock de vivre Une vingtaine d’hommes en tenue assurent la sécurité », ajoute-t-il.

Sur le 2ème site situé au Sud-Ouest des bâtiments de la direction générale, les deux cellules visitées par la délégation de la CNDH ont une capacité de 20 mètres carrés de surface et accueillent 5 personnes dont 2 à 3 par cellules. « Les autres cellules n’ont pas d’occupants », complète le rapport.

Selon la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), parmi les 15 détenus rencontrés, certains sont des condamnés qui purgent leurs peines et d’autres le sont pour des motifs d’enquête. Les motifs de leurs arrestations sont entre autres, « le trafic et traite d’êtres humains, trafic d’armes, de munitions, rébellion, terrorisme et complicité de terrorisme ».  Les prisonniers ont tous affirmé être bien traités, mais « ils n’ont pas de contacts avec leurs familles ».

Tout en constatant les conditions de détention qu’elle juge acceptable, la CNDH recommande à l’Agence nationale de sécurité (ANS) de « communiquer sur ses missions somme toute légitime afin de la démystifier et d’instaurer une confiance entre les citoyens et leurs institutions, de prendre des mesures pour démasquer ses faux agents qui écument les bureaux, les lieux publics et la société et de recadrer la pratique des activités de certains de ses agents ».

Stanyslas Asnan

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