L’application de l’accord d’Alger pour la paix au Mali, signé en 2015 entre le gouvernement et les groupes armés maliens, suit son cours, a assuré le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, faisant état d’une meilleure volonté politique de la part des différents protagonistes.

L’accord d’Alger représente “un maillon extrêmement important pour une paix durable au Mali”, a souligné vendredi le chef de Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), lors d’une intervention sur la chaîne de télévision France 24.

Par ailleurs, M. Annadif a estimé que les Maliens sont favorables à un dialogue avec certains groupes terroristes, afin de mettre un terme aux conflits qui secouent leur pays.

“Depuis la conférence d’entente nationale, tenue en mars 2017, et le dialogue national inclusif qui a eu lieu fin 2019, en plus des concertations nationales, tout concourt à ce qu’il y ait des discussions avec les (groupes) terroristes surtout avec ceux qui sont Maliens”, a-t-il déclaré, précisant que c’est aujourd’hui “l’état d’esprit” au Mali, de manière générale.

Selon lui, il est nécessaire d’engager ce dialogue avec les groupes terroristes maliens “afin de les déconnecter de la nébuleuse Al-Qaïda-Daech”. Sur un autre plan, M. Annadif a annoncé que l’ONU s’apprêtait à publier dans les prochains jours un rapport sur le bombardement controversé par l’armée française d’un village dans la région de Bounti, en janvier dernier, sans donner plus de précisions.

En octobre dernier, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, avait appelé à “explorer le dialogue avec les extrémistes”.

L’accord conclu en février 2020 entre les États-Unis et les talibans afghans peut inspirer nos États membres pour explorer le dialogue avec les extrémistes et les encourager à déposer les armes, en particulier ceux qui ont été enrôlés de force”, a-t-il écrit dans le quotidien suisse Le Temps.

Les partenaires du Mali qui se sont déployés au Sahel “initialement pour une courte durée s’y trouvent toujours”, a-t-il fait remarquer.

Le 19 octobre dernier, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait déclaré qu’il était possible d’engager un dialogue avec certains groupes terroristes au Sahel, excluant les plus “radicaux” d’entre eux.

“Il y aura des groupes avec lesquels on pourra parler, et qui auront intérêt à s’engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques dans le futur”, avait-il indiqué dans une interview accordée au quotidien français Le Monde.

De son côté, le Premier ministre de la transition malienne, Moctar Ouane, avait expliqué, en octobre dernier, que l’ouverture d’un dialogue avec les principaux chefs des groupes terroristes maliens est “une recommandation du dialogue national inclusif”.

Tchadanthropus-tribune

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