Le chef de l’État français se rendra à Bamako du 20 au 21 décembre prochain. Dans la capitale malienne, il rencontrera pour la première fois le président de la transition, Assimi Goita, avec lequel il évoquera notamment les discussions en cours entre la junte et la société paramilitaire russe Wagner. Dans la foulée, il ira à Gao pour une visite des troupes de Barkhane.

Selon les informations d’Africa IntelligenceEmmanuel Macron s’envolera pour Bamako le 20 décembre pour une visite de deux jours.

Au Mali, le chef de l’État français doit rencontrer dès son arrivée le président de la transition malienne, Assimi Goita. C’est la première fois que le président français rencontrera en personne le colonel putschiste tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », en août 2020. Jusqu’à maintenant, les deux hommes s’étaient seulement entretenus par téléphone.

Deux dossiers seront prioritairement évoqués par Emmanuel Macron : la transition malienne et les négociations que mène actuellement Bamako avec le groupe paramilitaire Wagner.

Alerter sur l’impact de Wagner

Sur la passation de pouvoir à un gouvernement civil, Emmanuel Macron entend soutenir la position de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Réunis en sommet ordinaire à Abuja le 12 décembre, les chefs d’État de l’organisation régionale ont réaffirmé la nécessité, pour les autorités maliennes, de tenir un scrutin présidentiel à la date prévue, à savoir le 27 février 2022. En cas de report, la CEDEAO a explicitement menacé la junte de sanctions supplémentaires.

Le président français a par ailleurs prévu d’être très clair avec Assimi Goita sur un éventuel partenariat entre le Mali et la société paramilitaire russe Wagner, avec qui la junte discute depuis près de six mois. Le chef de l’Etat français, dont l’administration mène une campagne de communication agressive contre Wagner, entend souligner auprès des autorités maliennes combien l’action de ce groupe, déjà implanté en Libye et en Centrafrique, est déstabilisatrice.

Au-delà de la seule mise en cause de Wagner, Emmanuel Macron a prévu d’évoquer avec le chef de la junte malienne les conséquences très concrètes qu’aurait l’arrivée du groupe privé russe au Mali sur le dispositif militaire français dans le pays. L’état-major des armées (EMA) a déjà planifié trois scénarios de repositionnement du dispositif tricolore en cas de déploiement de la société paramilitaire russe. De leur côté, plusieurs pays européens engagés dans la mission Takuba au Mali ont d’ores et déjà fait savoir à Bamako qu’un contrat avec Wagner aurait des répercussions très directes sur leur présence dans le pays (AI du 03/11/21).

Rencontre avec Barkhane 

Dans la foulée de sa rencontre avec Assimi Goita, Emmanuel Macron rejoindra la ville de Gao, où il doit rencontrer les hommes de Barkhane. Cette visite intervient alors que l’opération française a quitté plusieurs localités du nord ces dernières semaines. Après s’être retirés de Tessalit fin novembre, les militaires tricolores ont quitté Tombouctou le 14 décembre et ont transféré leurs installations aux Forces armées maliennes (FAMA).

Emmanuel Macron ne s’était plus rendu au Mali depuis 2017. Il regagnera Paris dans la soirée du 21 décembre. Il s’agira vraisemblablement du dernier déplacement du chef de l’État français en Afrique avant l’élection présidentielle d’avril 2022.

Tchadanthropus-tribune avec Africa intelligence

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