Les incertitudes politiques liées à la transition post-Idriss Déby pourraient peser sur le développement d’un projet de 500 millions de dollars porté par la Banque mondiale, destiné à développer la filière du solaire dans le pays.

Un vaste projet destiné à soutenir l’électrification du Tchad via l’énergie solaire est en gestation au sein de la Banque mondiale. Celui-ci n’a pas encore été approuvé par les instances dirigeantes de la banque, son conseil d’administration ne devant se réunir qu’en décembre 2021 pour se prononcer sur le sujet.

Le processus de validation pourrait toutefois pâtir de la situation politique instable au Tchad, après la mort en avril du président Idriss Déby. Alors qu’un gouvernement de transition vient d’être constitué sous la houlette du général Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka« , la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont choisi de suspendre momentanément leurs opérations dans le pays.

Si les autorités tchadiennes se montrent rassurantes sur leurs relations avec les institutions financières, l’avenir de ce projet d’électrification risque de s’écrire en pointillé dans les prochains mois. Or celui-ci s’avère très ambitieux, avec un financement envisagé de 500 millions de dollars, qui serait décomposé en trois tranches : 280 millions de dollars, puis 120 millions de dollars, et enfin 100 millions de dollars.

Doper le réseau électrique de N’Djamena

Le projet vise dans un premier temps à financer la construction de plusieurs centrales solaires, ainsi que des solutions de stockage, par des producteurs d’électricité indépendants pour desservir le réseau de N’Djamena – la capitale tchadienne dispose d’une capacité installée très faible, de l’ordre de 117 MW. La Banque mondiale cherche aussi à financer des projets off-grid (hors réseau) dans les zones rurales, qui seraient ensuite rattachés au réseau de la Société nationale d’électricité (SNE).

L’objectif à terme de l’institution de Bretton Woods est d’accompagner la montée en puissance de la SNE, qui bénéficiera de la mise en service prévue en 2027 de l’interconnexion entre le Tchad et le Cameroun. Lui aussi financé par la Banque mondiale, ce projet de 385 millions de dollars doit permettre à N’Djamena d’importer de l’électricité moins chère que celle produite par la SNE. Celle-ci est l’une des plus chères de l’Afrique subsaharienne (environ 0,43 $/kWh), car elle dépend essentiellement de la production de générateurs thermiques.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent.

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