Comme tout haut fonctionnaire zélé dans une dictature autocratique, le ministre des Affaires étrangères du Tchad Amine Abba Siddick a lâché dans une phrase à forte goutte de sueur que la balle qui a été tuée la vieille maman de Yaya Dilo est tirée par ses proches. Quelle ignominie ?

Comme dans toute tragédie quand on vous prend la main dans le sac, révélant au grand jour votre nature quotidiennement criminelle, on cherche des alibis volants pour ne pas assumer ses bêtises.

La déclaration du ministre des Affaires étrangères de Déby devant quelques diplomates convoqués pour la circonstance et qui ont fait le déplacement sonne faux et laisse tout tchadien ahuri. Rien que cette bêtise dans la parole émanant d’un cadre pourtant respecté dans cette marre d’analphabète, laisse une dépréciation lourde de conséquences pour ceux qui observent la politique tchadienne.

Ruisselant à forte goutte de sueur laissant apparaitre le stress sur son visage, il tente de justifier l’injustifiable, et narre un épisodique d’entrain qui selon lui, depuis plusieurs mois les autorités judiciaires sont « confrontées à une rébellion de Monsieur Yaya Dillo, qui aurait refusé d’obtempérer aux injonctions de la police venue lui présenter, le 27 février au matin, un mandat d’amener ». Ce mandat d’amener résulte du simple fait que Yaya Dilo avait émis un avis sur la fondation grand cœur que dirige l’épouse d’Idriss Déby.

Il continue sa narration que « Pour se soustraire à la justice, il s’est alors réfugié dans sa région natale à la frontière tchado-soudanaise, une zone instable et théâtre de nombreux trafics et de passagers d’éléments rebelles difficilement contrôlables. 

Monsieur Yaya Dillo est revenu récemment et clandestinement à N’Djamena déposer sa candidature à l’élection présidentielle, probablement ainsi obtenir une protection de fait lui permettant de se soustraire aux poursuites judiciaires dont il fait l’objet ».

Il tente encore de convaincre vainement que « Le 28 février au matin, avec des moyens conséquents, les forces de l’ordre se sont à nouveau présentées au lieu de résidence de Yaya Dillo afin de faire cesser cette rébellion armée et de le soumettre à la loi », d’après les explications du ministre. Il affirme qu’une médiation a été initiée. Elle s’est soldée par un échec.

« À l’arrivée des forces de l’ordre le 28 février au matin, M. Yaya Dillo a directement ouvert le feu, blessant trois agents des forces de l’ordre, tout en se protégeant derrière le rempart des membres civils de sa famille. Un tir de l’intérieur visant les forces de l’ordre a mortellement atteint la mère de Yaya Dillo. Une enquête établira les faits. Faisant cesser les tirs, les forces de l’ordre se sont retirées. Tous les blessés ont été évacués à l’hôpital. Afin de permettre une reddition sans violence, une médiation a été initiée pendant plusieurs heures avec M. Yaya Dillo qui a finalement refusé de se rendre ». Il tente encore de mettre en avant la mort de deux membres d’équipage d’un blindé comme pour conjurer ou déprécier les morts dans la maison de Yaya Dilo.

Dans l’après-midi d’hier, la médiation ayant échoué, les forces de l’ordre ont tenté de progresser derrière des blindés légers en usant de gaz lacrymogène. Un des blindés s’étant arrêtés dans la cour de la maison a été pris d’assaut et deux membres de son équipage ont été tués. Dans la cohue qui s’en est suivie, les policiers ont laissé partir plusieurs civils qui fuyaient afin de ne pas faire d’autres victimes collatérales. M. Yaya Dillo s’est alors probablement échappé, profitant de se cacher parmi eux. À l’heure actuelle, il n’est plus localisé et a déclaré sur les réseaux sociaux s’être caché ailleurs. En réalité, l’objectif de Yaya Dillo n’est pas de se présenter à l’élection présidentielle, mais d’empêcher sa tenue.

Amine Abba Siddick évoque un appel au soulèvement « M. Yaya Dillo a répandu sur les réseaux sociaux des appels au soulèvement, à la mutinerie au sein des armées pensant pouvoir provoquer un mouvement populaire en sa faveur, bénéficier du soutien de certains membres de sa famille, créer une situation insurrectionnelle et déstabiliser l’État. Il a également profité de la nuit pour faire venir au domicile où il se trouvait plusieurs civils et membres de sa famille proche pour lui servir de boucliers humains ».

De tout ce qui résulte, la communication du ministre des Affaires étrangères d’Idriss Déby sonne faux, et de par sa prestance à la vue du stress qui transparait en lui, et les fortes sueurs trahissant le montage des mensonges exécuté.

Voilà le visage quotidien du régime d’Idriss Déby dans ses manigances, et la fabrication des mensonges, et comment il procède à terroriser les Tchadiens.

Tchadanthropus-tribune

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