L’exemple de la Libye et de la Cote d’ivoire qui ont résolu violemment leurs conflits politiques ainsi que le risque qui plane aujourd’hui sur le Gabon prouvent encore que le dialogue est le meilleur moyen pour trouver des solutions politiques. Tous les intervenants sur le Gabon appellent au calme et au dialogue tout en faisant valoir les exigences. C’est pour dire que le dialogue est ce qu’il y a de plus responsable. Il ya 5 ans, j’écrivais déjà sur une certaine idée de dialogue sous la forme de la commission vérité et réconciliation mais d’autres moyens violents ont pris le dessus.

            

Néanmoins, pour moi, la question du dialogue ne concerne pas uniquement l’idée elle-même du dialogue, mais aussi les acteurs du dialogue. Les opposants tchadiens qui seront au devant pour mener le dialogue en notre nom et garantir nos intérêts sont-ils fiables ?

            

IDI est un risque connu, un diable connu plus qu’un dieu inconnu. Mais le double risque, ce sont les chefs de l’opposition eux-mêmes qui peuvent accepter des accords qui feront mal aux tchadiens et ce, en échange des avantages personnels. Leurs passés en disent long.

            

Ces opposants n’ont pas encore convaincu les tchadiens qu’ils sont effectivement crédibles pour mener le dialogue politique en notre nom. Ils n’ont pas encore convaincu  et n’ont pas encore montré pattes blanches pour rassurer les tchadiens.

 

Alors si la beauté et la raison du dialogue est une chose à laquelle j’adhère totalement comme le moyen le plus intelligent et responsable pour régler les différends politiques, je demeure sceptique au sujet des acteurs politiques de l’opposition eux-mêmes. C’est à dire ce n’est plus l’idée qui est remise en question pour les acteurs qui seront appelés à porter cette idée. Le passé de ces hommes pris un par un ne rassure pas.

            

Avant de passer aux actes du dialogue, les acteurs du dialogue doivent nous convaincre de leur intégrité et détermination à défendre d’abord les intérêts généraux des tchadiens. Nous aurons besoin des actes forts et rassurants de crédibilité.  C’est seulement ainsi que les tchadiens pourraient se dire qu’au lieu de faire à l’ivoirienne ou à la libyenne, autant faire comme des personnes civilisées qui ont certes envie de se casser les gueules, mais qui choisissent dans la douleur un moyen non violent pour réaliser leurs buts.

 

Aux acteurs politiques, à vous la parole ! Sinon, nous ne vous confierons pas une bonne idée. Vous devez convaincre que vous méritez la confiance des tchadiens.

 

Adoum Hassan Issa

adoumissa7@gmail.com

 

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