Dès le premier jour des funérailles du feu Maréchal, Zakaria Idriss Deby n’a pas caché ses intentions et qu’il fallait compter avec lui. Six mois après, son petit frère Seïd Idriss Deby vient de signaler la naissance d’un parti politique dénommé UDD avec un logo combiné d’éléphant et des fourmis. Jusque-là, on ne connait pas la composition et le programme politique de ce parti, moins encore son Président. Ce qui sûr, Zakaria et Seïd étaient ensemble à l’annonce sur les réseaux sociaux.

 

Tout montre que les enfants de Hadjé Anda Ali Bouyé veulent conquérir le Palais Rose mais en ont-ils les moyens et la capacité de conquérir le pouvoir et mener cette nation dévastée par tant d’années des tyrannies successives jalonnées par l’injustice et la corruption à outrance ? Rien n’est moins sûr.

 

Tous les présidents qui se sont succédés à la tête de ce pays l’ont fait par la force des armes y compris celui qui est à la tête du CMT actuellement. Il est donc illusoire de penser conquérir le pouvoir par la voie des urnes à l’heure où nous sommes. Même si on organise des élections, ça sera sur la base du tripatouillage. Juste des mascarades.

 

Ainsi donc, les enfants d’Anda ne peuvent que compter sur l’armée. En vérité, aucun enfant du feu Maréchal n’a autant des parents dans l’armée que les descendants de Bouyé Djaar. Mais leur grand handicap est d’avoir négligé, voire ignoré la grande muette et leurs parents pendant tout le règne de leur papa. Contrairement à Mht Kaka qui était toujours dans les sillages de l’armée. Que Kaka soit enfant adoptif ou pas, que sa mère soit d’un autre milieu, très loin de l’Ennedi et de Wadi Fira, il a su se frayer une place au sein des forces d’élites de la garde présidentielle et au sein de la communauté.

 

Dans ce milieu, il faut savoir jouer l’humilité et à la générosité pour gagner le cœur des gens. Kaka a su très bien utiliser ces deux armes pour ce faire accepter dans ce monde où le lien d’hémoglobine prime sur plusieurs aspects.

 

Personne ne peut espérer faire une bonne récolte d’un champ qu’il n’a pas débroussaillé, cultivé et entretenu. C’est la situation actuelle des enfants d’Anda. Depuis les pays du Golfe où ils ont lancé leur nouveau parti, ils compteraient rentrer au bled bientôt et entreprendre une large campagne de séduction tant au sein de la grande muette qu’au sein de la population tchadienne, et plus particulièrement dans l’Ennedi et le Wadi Fira qui constituent la base de leur communauté.

 

Mais ils doivent compter avec une grande résistance de Kaka qui n’est pas prêt à quitter le Palais Rose si tôt. Ce dernier compte d’ailleurs prolonger la durée de la transition à 36 mois et s’éterniser au pouvoir après une mascarade d’élections. Sur les Conseils et recommandations d’Oumar Sunny, Okki Dagache et Goukouni Weddeï, Kaka compte reconfigurer l’armée en général, et la DGSSIE en particulier car il se sent à l’étroit avec la pléthore des parents du défunt Maréchal. D’où la précipitation dans le ralliement des éléments de L’UFDD et une campagne massive de démantèlement du FACT basée sur une fibre clanique. L’achat en masse des armes ce dernier temps se situe dans cette ligne de conduite.  L’objectif à court terme est de rendre l’armée et la DGSSIE bi-communautaires pour sécuriser le pouvoir de Kaka.

 

Les enfants d’Anda auront donc devant eux un système bien réfléchi de Kaka pour contrer toutes leurs velléités. Mais le projet de Kaka de démanteler la configuration actuelle de la DGSSIE et sa nouvelle habitude de prendre des décisions sans consulter les membres influents du CMT risquent de l’affaiblir drastiquement et jouer en faveur de Zakaria Idriss Deby et ses frères. Mais ce n’est pas suffisant pour les Zakaria et Co pour accéder au Palais Rose. Il faut qu’ils quittent leurs chambres huppées des pays du Golfe et descendent sur le terrain en investissant leur énergie physique, rhétorique et financière pour faire basculer la balance.

 

Avant tout, il faut qu’ils sachent que les forces tranquilles de Bachigueri, les acacias ombrageux d’Amdjarass, les discrets et énigmatiques sages de Beribé et les Tchadiens à la mémoire d’éléphant ne sont pas facilement séduisables par des Djiddo aux ambitions douteuses. Ainsi donc les enfants d’Anda Ali Bouyé doivent fournir un travail des fourmis amazoniens pour changer la donne.

 

D’ici là les Tchadiens continuent leur chemin sans tenir compte des caprices d’enfants gâtés d’un système pourri.

 

Lu pour vous

 

Tchadanthropus-tribune

2396 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire