Le staff africain de François Hollande devrait connaître un véritable chambardement en 2016, dernière année pleine du mandat du président français. Les missions de nombreux ambassadeurs en poste dans des pays stratégiques du continent touchent à leur fin. Les diplomates du Quai d’Orsay comme les conseillers élyséens cherchent d’ores et déjà un point de chute honorable. Enquête. 

Le Gal ronge son frein

 

Toute à sa mission de conseillère Afrique de l’Elysée depuis mai 2012, Hélène Le Gal est de plus en plus tenaillée par son désir de repartir sur le terrain. Mi-2015, après trois années de bons et loyaux services avec son adjoint Thomas Melonio, cette ancienne collaboratrice du ministre de la coopération Charles Josselin avait tenté d’obtenir une affectation à l’étranger. Mais François Hollande, qui a placé une confiance totale dans cette diplomate impliquée, avait confirmé cette dernière à son poste, au n°2 de la rue de l’Elysée. Ce département qui accueillait jadis le siège de la puissante cellule Afrique ayant désormais adopté le fonctionnement classique de la diplomatie (les titulaires sont nommés pour quatre ans maximum), Hélène Le Gal devrait donc logiquement repartir à la charge au printemps. A moins de convoiter un pays hispanophone, culture qui la passionne, l’ancienne consule générale à Québec pourrait viser une importante chancellerie : au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou en Afrique du Sud. En attendant, Hélène Le Gal prépare le déplacement en mai de François Hollande au Nigeria, où celui-ci assistera à un nouveau sommet sur la sécurité après celui de Paris, en mai 2014. 


Valse d’ambassadeurs •

 

Sachant qu’une dizaine d’autres ambassades africaines se libèreront d’ici juillet, les diplomates jouent des coudes pour se placer. Ancien "monsieur Afrique" d’Hubert Védrine, l’ambassadeur à Abidjan, Georges Serre, rejoindra l’Agence française de développement (AFD) en septembre, pour une mission d’une année avant de faire valoir ses droits à la retraite. Il accompagnera le rapprochement entre l’agence dirigée par Anne Paugam et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Ereintés par un contexte de haute tension, les ambassadeurs Gilles Huberson (Mali), Gilles Thibault (Burkina Faso), Charles Malinas (Centrafrique) et Jean-Pierre Vidon (Congo-B) doivent également faire place nette avant l’été. Tout comme Evelyne Decorps (Tchad), Bertrand Cochery (Guinée) ou encore Brigitte Collet (Ethiopie). Ces mouvements devraient être suivis de près par Jean-Christophe Belliard, d’autant que le patron de la Direction Afrique et océan Indien (DAOI) du Quai d’Orsay vient de voir la direction du département Afrique du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) lui échapper. L’hypothèse Fabius. Pour l’instant discrètes, ces stratégies de positionnement se préciseront avec le départ du gouvernement de Laurent Fabius en février. Alors que les membres de son cabinet se résignent à l’idée de préparer leurs valises, certains comme le conseiller Afrique Guillaume Lacroix n’ont toutefois songé à aucun plan de repli. Même scénario chez la secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie, Annick Girardin, où le conseiller Afrique, Laurent d’Ersu, attend de savoir ce qu’il va advenir de son département. Pour l’instant, seul le directeur de cabinet Romaric Roignan vient de partir pour rejoindre le groupe Total. Il est remplacé par son adjointe Sandrine de Guio. De tous ces mouvements, Frédéric Clavier est l’un des rares diplomates à pouvoir encore scruter l’horizon sereinement puisqu’il prépare, côté français, l’organisation du prochain Sommet Afrique-France prévu début 2017 à Bamako.

 

La Lettre du Continent

 

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