C’est le constat fait par Djenai Temndein Jess, président de la Ligue Tchadienne de Droits l’Homme (LTDH) du Moyen-Chari/Salamat.

 

Si hier, la ville verte était réputée comme terre d’accueil, ce n’est plus le cas aujourd’hui avec l’insécurité qui prévaut. C’est le constat fait par Djenai Temndein Jess, président de la Ligue Tchadienne de Droits l’Homme (LTDH) du Moyen-Chari/Salamat.


La problématique de l’insécurité dans notre ville est avérée. Pour l’année 2014 qui vient de s’achever, nous avons constaté avec un grand pincement au cœur de nombreux cas de braquages, de vol des engins à deux roues, les agressions de tout genre à travers les artères de la ville, le non respect du code de conduite par les usagers, le brigandage de certaines personnes sans état d’âmes.

Que fait la LTDH pour freiner ce phénomène d’insécurité ?


D.TJ : La mission première de la LTDH est de défendre, de promouvoir et de protéger les valeurs humaines. Pour freiner l’insécurité, nous tentons de développer des séances de sensibilisation, de formation et d’information en notre sein, c’est-à-dire par des moments d’échanges de points de vue avec les chefs d’arrondissement, quartiers et de personnes ressources. Nous organisons des causeries débats avec certaines couches de la population. 

 

La LTDH dérange quelque fois les autorités administratives. Quelles relations développez-vous vis-à-vis des autorités de la ville de Sarh aujourd’hui ?


D.TJ : La LTDH dérange quelque fois les autorités par ses activités des Droits Humains. Une telle question aurait pu être posée à un citoyen autre que nous. Les activités que nous menons, aide ces autorités à se corriger pendant l’exercice de leurs fonctions. Il faut se rappeler que ces activités, ce n’est pas parce qu’elles ne connaissent pas les valeurs humaines, mais elles épousent les vieilles pratiques des raisons d’égoïsme et d’intérêts. Face à ces genres de pratiques, nous ne sommes pas obligés de porter des gants en velours pour les caresser.


En ce qui concerne nos relations avec les autorités de la ville de Sarh, il faut être sincère, rien ne nous oppose jusque là. Nous sommes très souvent sollicités et nos points de vue comptent. Comme réactions, les autorités mettent le plus souvent en index, les militants de la LTDH.

 

Vous avez organisé une causerie débat avec les différentes couches. De quoi s’agissait-il?


D.TJ : Le phénomène d’insécurité reste et fait son chemin mais ce n’est pas un motif pour nous de baisser les bras. C’est ainsi que nous avons organisé en février dernier, une causerie débat avec les six chefs d’Arrondissements, les 27 chefs de quartiers, trois commandants du corps urbain des commissariats de sécurité publique, 15 conseillers municipaux et les partis politiques sur le thème : « Comment développer la synergie d’action pour enrayer l’insécurité dans la ville de Sarh». Il s’agit là d’harmoniser nos points de vue sur la problématique de l’insécurité dans notre cité et de nous accorder sur les stratégies à mettre en place afin de mener une lutte commune. C’est une occasion aussi pour nous de mettre à l’esprit des uns et autres la culture des valeurs citoyennes.


Il vous souviendra que dans un passé peu lointain, notre ville de Sarh est réputée, ville hospitalière, terre d’accueil de nombreuses communautés du pays. Nous nous rendons compte que les valeurs d’autrefois font large place aux vices. La tolérance, le pardon, l’acceptation font place aux replis identitaires couronnés par le terme chef de race.

Votre mot de fin ?


D.TJ : Nous voudrions simplement inviter les citoyens Sarhois, hommes et femmes, jeunes, enfants à vivre réellement les valeurs humains, par le respect de la dignité de l’autre. D’avoir présent à l’esprit que les autres en face de « moi un est humain » et non lire les traits ethniques, tribaux et autres, car nous sommes condamnés à vivre ensemble pour les siècles et des siècles. 

 

Par Entretien réalisé par A.B/ Sarh Actu’

 

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