La misère endémique qui s’acharne sur le Tchad et la paupérisation des couches les plus vulnérables sont la résultante d’une gestion hasardeuse et chaotique par Deby et sa bande de kleptomanes au pouvoir depuis plus de deux décennies. Ce pouvoir truffé de canailles de tout acabit a montré ses limites. Contrairement à ce que pensent beaucoup de nos compatriotes, Deby et sa famille sont bien organisés pour une répartition de taches et un placement méthodique des personnes à des postes ciblés afin de piller de manière systématique toutes les ressources du pays.


Souvent des personnes sorties de nulle part, n’ayant aucun diplôme, dénuées de tout sens de l’Etat sont promues à des postes de responsabilité. Les plus proches visent et obtiennent toujours ce qu’ils appellent les postes juteux, ce sont les régies de finances, les directions d’entreprises publiques et parapubliques ainsi que la gestion des projets.


La crise financière ayant entrainé l’irrégularité dans le  paiement des salaires des fonctionnaires de l’Etat découle de la mauvaise gestion et surtout de la navigation à vue au sommet de l’Etat. Pendant les moments des grèves, Idriss Deby, personnage pusillanime  qui ne daigne pas affronter les situations difficiles se bunkerise dans son palais pour gérer ses crises répétitives de sa précaire santé, le mettant parfois dans un coma profond entrainant des paniques au sein de la famille. Dans une telle inquiétude, comment oser se positionner pour un 6ème mandant en 2016 si ce n’est un bras d’honneur au peuple Tchadien.


Le budget de l’Etat 2015 prévoyait des recettes globales de l’ordre de 1500 milliards de fcfa et des dépenses de plus de 1950 milliards de fcfa, donc un déficit de l’ordre de 450 milliards. C’est une situation inédite dans un Etat normal qui n’est ni en guerre ni dans une catastrophe imprévue.


L’autre situation paradoxale et étonnante pour un pays comme le Tchad, est l’intervention militaire au Mali et au Nigeria. Ces interventions ont couté la bagatelle somme de 300 milliards de fcfa. Si le combat contre les terroristes et toute autre forme de fondamentalisme est juste et politiquement correcte, il faut avoir les moyens de sa politique. Le Tchad est un pays pauvre, même misérable au vu de toutes les statistiques et du vécu quotidien des citoyens Tchadiens.


Dans la capitale Ndjamena, il manque de l’électricité et de l’eau potable sans parler des foyers qui n’arrivent pas à s’offrir plus d’un repas par jour. Dans les provinces les plus reculées notamment à l’Est du pays, certains villageois se nourrissent des réserves des grains de mil extraits des termitières. Idriss Deby et sa famille vivent dans un même territoire que les Tchadiens « périphériques » mais pas dans un même monde.


En ce début de mois le fonds monétaire international (FMI), la banque mondiale et les divers créanciers à l’origine de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés, convaincus que le Tchad n’atteindra jamais le point d’achèvement par des reformes et pour des raisons de calendrier parce qu’il faut passer à l’étape suivante, viennent d’annoncer l’éligibilité du Tchad à l’IPPTE. Ce qui permet au Tchad de bénéficier à court terme de l’allègement de sa dette à hauteur de 1,1 milliard de dollars. Cet allègement permettra également au Tchad d’accéder aux crédits à des taux concessionnels notamment IDA, Fonds Africain du développement (FAD). Cette bouffée d’oxygène devra normalement conduire à la réduction de la pauvreté et booster la croissance économique mais malheureusement les mauvaises habitudes ont la vie dure.


Force est de constater que l’appétit boulimique des tenants du pouvoir prend le dessus sur les règles et la normalité. Connaissant notre président, il ne s’est pas fait prier pour déjà donner des instructions à son beau-fils de trésorier pour repartir les liquidités à l’avance dans ses projections des dépenses et ses placements, puisque déjà une facilité élargie de crédit est accordée, donc de l’argent frais arrivera dans les prochains jours dans les caisses de l’Etat. Ensuite l’endettement du Tchad recommencera de plus belle pour atteindre des proportions jamais égalées depuis l’indépendance de notre pays.


La question que nous pouvons poser est la suivante : ces gens qui nous gouvernent sont-ils vraiment des Tchadiens ? Que dirons-nous aux générations futures sur l’état dans lequel le pays leur sera légué ? Sommes-nous assez faibles au point d’accepter les pires humiliations ?


Toutefois, la situation du Tchad que nous avons qualifié d’apartheid dans nos précédents écrits, mérite une attention particulaire de la part de la France principal appui de Deby, de l’union Africaine, de l’union Européenne  et de l’organisation des nations-unies avant que ce pays n’entre malheureusement dans un chaos que nous appellerons Somalisation ou de Libyanisation.


Loin d’être alarmistes, mais nous pensons que le Tchad se trouve dans l’une des phases les plus incertaines de son histoire. ceux qui ont des intérêts dans ce pays sont prévenus, si Deby continue à faire la politique de l’Autriche, une implosion est inévitable.


A bon entendeur salut !

Fait à N’djamena, le 03 mai 2015

JEUNESSE ARDACHI

 

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