ONASA ou office d’arnaque ? 

 

Le Tchad comme tout autre pays du Sahel, la question de l’insécurité alimentaire est récurrente. Cette crise alimentaire s’explique par plusieurs raisons. D’abord les terres agricoles représentent 48 millions d’hectares, soit 38 % du territoire national et ceci veut dire que les terres représentent seulement 8 % des terres agricoles, le reste étant des pâturages. Par ailleurs, l’agriculture est essentiellement pluviale, donc dépendant entièrement des caprices du climat. Le Tchad égorge d’importantes ressources en eaux, mais des surfaces irriguées restent très faibles. Les techniques utilisées sont rudimentaires ce qui rend un faible rendement de cultures. Au vu de tous ces aléas défavorables qui provoquent l’insécurité alimentaire qui touche 44 % de la population et pou faire face à ces défis, les autorités ont créé l’ ONASA en 2001.

 

ONASA, Office National de Sécurité Alimentaire est né de la fusion des Fonds d’ Intervention Rurale (FIR) et l’ Office National des Céréales (ONC) par la loi n°01/PR/2001 du 21 février 2001 et paru le 02août 2001 son décret d’ application n°389/PR/MA/2001. Plusieurs missions sont assignées. à l’Office, parmi lesquelles la construction, la conservation et la gestion des stocks de réserve de produits vivrière lui permettant d’intervenir en cas de nécessité ou d’urgence.

 

L’ONASA met à la disposition des couches les plus vulnérables des vivres à un prix subventionné. L’Office prend en charge le transport en louant des gros porteurs jusqu’à la destination. Ces vivres de l’ ONASA sont envoyés chaque trois à six mois vers l’intérieur du pays surtout dans la zone septentrionale où la sécheresse sévit pratiquement chaque année. Dans chaque région, des grands magasins sont implantés, c’est le cas de région du Borkou. Cependant, la question qu’on se pose, est-ce que la population bénéficie des vivres de l’ ONASA ? La question est certes pertinente, mais elle nécessité plus de tact pour donner une réponse objective. Tout récemment à FAYA, l’Office a convoyé environs 2000 à 3000 sacs de mil, mais à la surprise de tout le monde, les 1000 sont disparus dans la nature et le stock ne suffisait pas à. toute la population. Les sacs disparus se retrouvent le lendemain dans les magasins des commerçants véreux et qui le revendent trois fois plus du prix subventionné qui est de 11 000 frs. Les chefs traditionnels s’ y mêlent à ce système d’arnaque et les autorités n’ y sont pas du reste.

 

Des pilleurs s’enrichissent des produits vivriers que l’État met à la disposition des paisibles citoyens avec un prix subventionné. Le phénomène est identique un peu partout, à Kouba, Wolloumanga et Batendjene où les teneurs des magasins font des stocks et puis les revendre plus chers. Au niveau central, certaines grandes personnalités, usant leurs statuts prennent des milliers de sacs et les acheminent vers les puits d’attraction afin de les vendre à 15 000 frs.

 

L’ONASA doit avoir l’Oeil de lynx si lui-même n’est pas plongé dans ce baignoire d’arnaqueurs. L’ONASA doit effectuer des missions inopinées dans ses magasins provinciaux afin de s’imprégner de la réalité sur le terrain. Les vivres de l’ ONASA sont devenus comme la ruée vers l’or de Miski.

 

Faites le calcul du bénéfice d’un sac subventionné de 11 000 et se vend à 15000 sûr 3000 sacs. Le Grand perdant dans cette mafia de l’ère est le pauvre paysan.



Goundeimi Barkadeî Fodeya

 

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