Le Guéra qui était le précurseur de mouvement de lutte contre l’oppression, depuis les années soixante, montre un net désintérêt et une position pour le moins docile, quant à la prise en main de son destin régional.

 

Une région connue pour la bravoure de ses fils et filles et qui est en grande partie à l’origine de l’accession de ce régime au pouvoir en décembre 1990. Une région qui ne compte plus ses morts dans les différents mouvements de conquêtes du pouvoir dans notre pays. Aujourd’hui, les Hadjaraï qui ont contribué à hisser haut sur la hampe les couleurs du MPS, se voient reléguer au dernier rang de la classe. Pour y parvenir, Déby et ses acolytes ont commandité les assassinats systématiques des hauts dignitaires de l’armée issus de cette région. En 1991, éclata le tristement célèbre mouvement du 13 octobre, qui n’est en vérité qu’une grosse fumisterie, inventée et exécutée pour anéantir les responsables militaires Hadjaraï, qui faisaient peurs au régime. Cette machination coûta la vie à plusieurs dizaines de hauts gradés de l’armée originaires de cette région. A cela, il faut y ajouter presqu’une centaine de villageois qui connaîtront le même sort.


Ces assassinats à l’allure d’épuration ethnique, avait continué mais de façon ciblée, toujours dans le but de décapiter les têtes qui pouvaient induire des probables veilletés de renversement du pouvoir. C’est ainsi qu’en 1993, en pleine conférence nationale souveraine, Kaffine Chadallah avait été empoisonné sous l’injonction du régime qui voyait en lui une menace.

 

Comme si cela ne suffisait pas, Déby continua son entreprise d’élimination systématique en assassinat son fidèle compagnon de l’époque et vice-président du MPS, Maldom Bada Abbas, comme pour narguer tous les Hadjaraï et la forfaiture a été maquillé en mort naturelle.

 


Pour enfoncer encore un peu plus cette région déjà meurtrie par les disparitions successives de ses fils, il assassinat un de dernier General et chef d’état major des armées issu de cette région, le Général Daoud Soumaïne qui a été lâchement abattu de sang froid par plusieurs balles à bout portant dans le dos. Quelle lâcheté ? Et l’on camoufla cet assassinat en mort lors d’un combat…

 

Aujourd’hui, la région est orpheline et exsangue.
Aucune réalisation d’envergure n’existe dans le Guéra. Pour ensevelir définitivement la région, Déby s’entoure d’une poignée de ratatouille issue de la région, mais qui ne fait absolument rien pour que celle-ci avance. Le Guéra connaît encore de nos jours le problème d’accès à l’eau potable, quand d’autres régions y ont résolu le problème et se focalisent sur d’autres secteurs de développement pour tirer vers le haut les conditions de vie de leurs concitoyens.

 

Le régime, nous marche dessus comme sur un paillasson, et les nouveaux leaders non pas naturels, mais choisis et imposés par le MPS, ne lèvent même pas le petit doigt pour s’y opposer, ou du moins dire quelques vérités à Idriss Déby et ses acolytes qui sont frappés d’une amnésie totale par rapport à cette région.

 

Au vu de la situation ô combien préoccupante, l’absence d’eau potable, le manque criant d’infrastructures en tout genre; il est temps que la jeunesse de cette région prenne son destin en main. Elle doit désavouer publiquement ses leaders qui pensent qu’à se remplir la panse en ayant aucun égard à la région. Il est plus que temps, de se choisir ses propres leaders qui auront pour principale tâche de veiller au développement de cette dernière et de ses ressortissants.


Je n’appelle pas mes frères et soeurs Hadjaraï à prendre les armes, loin de là, car je n’y crois plus aux luttes armées. Nous sommes entrés dans un siècle où les luttes sont plus cérébrales…


J’appelle simplement mes frères et soeurs Hadjaraï à prendre conscience de la gravité de la situation que nos pseudos intellectuels politiciens nous ont légué. Nous devons dépasser nos différences, couper l’herbe sous les pieds de nos frères qui ne font rien pour la région et nous choisir nos propres leaders.

 

Jusqu’à quand, allons-nous continuer à être dupé ? Jusqu’à quand, laisserons-nous notre région sur le bas côté ?

 

L’avenir de cette région dépend de la jeunesse et non des aînés qui ont fait montre de leurs incapacités à juguler les petits problèmes du quotidien. Jeunesse du Guéra cet appel est un cri du coeur d’un frère qui en a ras- le-bol de voir notre région englué dans l’arriération …

Strasbourg le 29 juin 2016.

 

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  • t’as parfaitement raison ce putain D’IDI n’a cessé de tuer nos leaders et tous ceux qui prétendent défendre notre intérêt de cela une conscience s’avère nécessaire plus particulièrement aux hadjarai dans les fonctions publiques je leur invite à ne pas choisir l’alignement mais plus tôt défendre l’intérêt de la région au péril de la vie Trop c’est Trop

    Commentaire par Nour le 6 mai 2018 à 10 h 33 min
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