De source digne de foi, le président de Transition Mahamat Idriss Deby est attendu le vendredi 05 août 2022 en fin d’après-midi à Doha. Il sera accompagné de ses ministres d’État et conseillers à la présidence, dont l’un d’entre eux, par jet privé, serait déjà dans les murs. Un autre conseiller, le général Ramadan Erdebou, ferait aussi partie de la délégation.

Les précurseurs ont quitté N’Djamena ce jeudi 04 août 2022 à 14 h par le vol de Ethiopian Airlines.

Cette délégation de 14 personnes sous la houlette de Seid Gobi arrivera au petit matin à l’aéroport Hamad de Doha. Certains qui étaient au 1^er jour à Doha, repartis à N’Djamena, feraient leur retour à Doha.

Ces arrivées mettent fin aux pourparlers en cours à Doha, et ouvrent la voie vers les signatures tant espérées.

Dans le sillage du président de la transition sont invités les partenaires du Tchad qui accompagnent le pays médiateur dans ces pourparlers qui ont duré assez longtemps éprouvant même la patience de beaucoup de nos compatriotes qui commençaient par déchanter, croyant en un enlisement de la situation.

L’épilogue de 5 mois de pourparlers entre les délégations des politico-militaires et gouvernement de transition est à sa fin dans cette première semaine d’août 2022 à Doha.

L’État du Qatar qui a accepté d’être médiateur dans ces pourparlers avait usé de patience envers les uns et les autres pour finalement soumettre un projet final prenant en partie certains points et recommandations des politico-militaires, bien qu’il reste des points cruciaux à élucider pour que les politico-militaires qui hésitent arrivent à parapher le document.

Face à ce dialogue, la diplomatie africaine n’est pas du reste. L’Union africaine et son président Macky Sall ont envoyé un émissaire rencontrer le président de la transition la semaine dernière. Une initiative pour faciliter à lever les points de blocages et proposer d’autres voies de solutions, permettant d’autres propositions qui seraient sur la table. Le Togo n’est pas du reste, ce pays ayant un lien historique avec le Tchad dans les conflits qui l’ont embrasé depuis plusieurs décennies, s’active de son côté. C’est dire que le dialogue au Tchad intéresse le continent africain.

Il y a 48, vue du côté de Paris, les avis demeurent partagé tant certains décideurs comptent prendre la main dans le processus de Transition en suivant l’attitude du sénateur américain qui continue de s’agiter, mais une certaine réticence semble prendre le pas, car la grande muette et ceux qui se disent spécialistes de l’Afrique et du Sahel tirent la sonnette d’alarme « Attention, si le Tchad bascule », nous risquerons de tout perdre. Ce langage adoube la réflexion des diplomates du Quai d’Orsay qui évoquent de ne pas lâcher le PCMT, et de construire autour de lui. Ces diplomates conseillent plus à la réussite du dialogue national inclusif et souverain, sans trop bousculer les pions sur l’échiquier, même s’ils entendent la grogne adverse.

À Doha, les esprits semblent se calmer depuis que le médiateur a fait sa proposition d’accord final. Malgré quelques réticences, la majorité des groupes considérés comme politico-militaires devront parapher le document, même si on entrevoit d’ici une certaine presse internationale commencée à faire ses titres sur les politico-militaires importants ou pas. Ici au Qatar, le médiateur affirme qu’il n’y a pas de mouvement plus important que d’autres, et que chaque entité qui parle au nom du Tchad doit être considérée. Mais, il faut le dire, que vu du Tchad la réalité est tout autre, de point de vue des Tchadiens. Tout le monde se connaît.

Si le médiateur n’a pas encore demandé le départ des groupes réticents à la signature, c’est pour donner encore une chance à la paix, mais une clarification de dernière minute se fera clairement post-signature et c’est à ce moment que les départs seront annoncés, des départs qui coïncideront avec le retour de tout le monde.

Après les signatures, nous reviendrons sur le chronogramme menant ceux qui auront signé et la date très rapprochée du 20 août 2022 ouvrant officiellement le dialogue national inclusif et souverain.

Dialogue national inclusif et souverain, et CODNI.

Avant toute critique il faut rendre grâce aux hommes et femmes qui ont travaillé dure avec la conviction ultime de mettre en avant les intérêts du Tchad. Passé cette optique, la liste des quotas répartissant les nombres de places dans ce dialogue ne plaît pas à tout le monde, pour la simple raison que la balance de répartition ne prend pas en compte l’équilibre égal des représentants. Mais il faut le dire, est-ce que les membres du CODNI ont le choix, ou peuvent-ils en faire autrement ? De toutes les façons, ils ne feront que des mécontents.

Mais de prime à bord, la liste produite fait trop de surplace. L’inclusivité désirée met dans le même panier des personnes qui n’auront aucun apport dans ces assises. Et les remarques intempestives ou pas de ceux qui crient depuis la publication de la liste doivent être considérées.

D’ici la fin des pourparlers de Doha, et quelques soit sa finalité, les yeux se tourneront vers N’Djamena qui abritera l’autre dialogue national inclusif et souverain…