Conséquence du coup d’État du 18 août, le mandat du patron de l’opération de maintien de la paix au Mali, Mahamat Saleh Annadif, devrait être prolongé jusqu’au mois d’avril. Les échanges pour lui trouver un successeur ont néanmoins repris et Washington tente toujours d’imposer David Gressly.

Depuis le coup d’État du 18 août, Mahamat Saleh Annadif multiplie les rencontres avec les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la Communauté économique des États de lAfrique de lOuest (CEDEAO) ou encore les chancelleries présentes dans la capitale malienne. Le représentant spécial du secrétariat général (RSSG) pour le Mali depuis 2015 devrait, selon nos informations, être reconduit à la tête de la Minusma pour quatre mois supplémentaires. Cette décision intervient alors que plusieurs voix plaidaient à New York ces dernières semaines pour un prolongement du mandat de l’ancien ministre des affaires étrangères tchadien, au vu de la très incertaine situation politique à Bamako. Son mandat, qui devait initialement prendre fin en décembre 2020, sera étendu jusqu’au mois d’avril 2021.

Son point de chute semble d’ores et déjà acté : le diplomate devrait succéder au Ghanéen Mohamed Ibn Chambas à la tête d’Unowas, le bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, basé à Dakar (Africa Intelligence du 19/08/20).

Vives réserves de Paris, Moscou et Pékin.

Alors que les négociations pour trouver un successeur à Annadif s’étaient stoppées net cet été, elles ont discrètement repris ces derniers jours. Malgré les vives réserves de Paris, Moscou et Pékin, la diplomatie américaine est toujours déterminée à imposer la candidature de David Gressly – actuel n° 2 de la Monusco – à la tête de la mission onusienne au Mali. Très critique à l’égard de l’actuel RSSG, Washington avait en mai tenté de faire passer en force son candidat et avait un temps conditionné le renouvèlement du mandat de la Minusma au départ du Tchadien (Africa Intelligence du 12/05/2020). Une initiative qui n’avait pas manqué d’irriter la diplomatie française.

Plusieurs autres noms avaient alors été proposés aux pays membres du Conseil de sécurité : la sous-secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix pour l’Afrique, la Guinéenne Bintou Keita, ainsi que les diplomates mauritaniens El Ghassim Wane et Mohamed El Hacen Ould Lebatt. L’ensemble de ces candidatures ont jusqu’à maintenant fait face à la ferme opposition des États-Unis qui ne souhaite pas voir un ressortissant d’un pays frontalier au Mali diriger la Minusma.

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du Continent

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