Les leaders français de la logistique Bolloré et Daher se disputent un marché de 41 millions d’euros pour assurer l’affrètement des armées françaises déployées en Afrique centrale.

La division affrètement et transport du ministère français des armées vient de lancer un appel d’offres, d’une valeur de 41 millions d’euros, pour l’acheminement de fret à destination des bases militaires situées en Afrique centrale, dans la zone Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale). Les soumissionnaires ont jusqu’à fin avril pour tenter de l’emporter face à l’actuel adjudicataire, Bolloré. Parmi ceux-ci, le groupe Daher bénéficie d’une longueur d’avance, car il a assuré des prestations pendant presque vingt ans, entre 1995 et 2013, date à laquelle le marché est revenu dans le giron de Bolloré. D’autres poids lourds du secteur pourraient se positionner, à l’instar du suisse Kühne & Nagel.

Une large zone de diffusion

Le marché vise à soutenir les forces armées françaises sur une période allant jusqu’à sept ans, depuis les ports de Douala et Kribi au Cameroun, ainsi que Libreville au Gabon, principalement jusqu’à N’Djamena au Tchad et Bangui en Centrafrique. La capitale tchadienne abrite la base aérienne 172 Fort-Lamy, quartier général de la force Barkhane. Cependant, d’autres localités situées dans la zone pourront bénéficier de ces services de fret – notamment pour approvisionner les Éléments français au Gabon (EFG) -, voire certaines bases d’Afrique de l’Ouest en cas de nécessité. Mais les prestataires devront prendre soin d’« éviter le Nigeria ».

Plus à l’Ouest, un marché similaire avait été lancé fin 2020 pour soutenir les opérations Barkhane et Sabre, ainsi que les Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI). Le groupe Ecolog n’était pas parvenu à s’imposer face à Bolloré, qui assure toujours ces prestations à l’heure actuelle (Africa Intelligence du 26/10/20). Dans le cadre des deux appels d’offres, la flexibilité a été de mise : même si le transport terrestre de type routier et ferroviaire est prioritaire, un soutien aérien n’est pas exclu.

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du Continent

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