A la tribune de la réunion de haut niveau du Processus d’Aqaba, le Président de la République Mahamat Idriss Déby Itno a livré un message fort : la lutte contre le terrorisme ne peut plus attendre des discours, elle exige des actes concrets, un engagement collectif et une solidarité réelle.

 

Le chef de l’État a rappelé les racines du terrorisme contemporain, issues des interventions militaires ayant déstabilisé l’Afghanistan, l’Iraq, la Libye et le Soudan. « Le terrorisme est né, en grande partie, de faits et gestes attribuables aux pays puissants », a-t-il souligné, dénonçant le chaos qui a favorisé la criminalité transnationale, les trafics, et l’émergence de mouvements extrémistes meurtriers.

 

En première ligne de la guerre asymétrique au Sahel, le Tchad a rappelé son rôle déterminant. Dès 2013, ses troupes ont affronté Al-Qaïda au Nord-Mali, puis Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad et Daesh dans la zone des trois frontières. « Nos forces armées n’ont jamais reculé », a martelé le Président, saluant le sacrifice et la bravoure de ses soldats. Mais il a aussi reconnu que « malgré ces succès incontestables, la guerre n’est pas encore gagnée ».

 

Le Président a plaidé pour une force commune Sahel-Lac Tchad dotée de moyens robustes, d’un commandement unifié et d’un appui international garanti. Les soutiens symboliques ne suffisent plus : « Les discours de soutien doivent désormais se traduire en engagements financiers, logistiques et politiques concrets ».

 

Au-delà du militaire, le Président a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme : pauvreté, ignorance et absence de perspectives. Il a mis en avant le Plan National de Développement – Tchad Connexion 2030, centré sur l’innovation, la gouvernance et la jeunesse. Une table ronde internationale à Abu Dhabi, du 10 au 11 novembre 2025, sera l’occasion de mobiliser des partenaires autour de ce projet.

 

Le Président Mahamat Idriss Déby Itno a relié les enjeux sécuritaires à ceux du climat, affirmant que famine, déplacements et conflits sont désormais inséparables des défis de la sécurité. Et de lancer cet avertissement : « Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous construisons aujourd’hui notre demain, soit nous subirons ensemble les conséquences de notre inaction. Le Tchad est prêt. Il est debout. Il propose. Il agit ». Avec ce discours, le Tchad place le Processus d’Aqaba devant ses responsabilités : transformer la Déclaration de Rome en un véritable tournant dans la lutte mondiale contre le terrorisme.(TI)

TCHADANTHROPUS-TRIBUNE

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