L’ancien président a mandaté le bureau de son parti afin de soutenir l’un des candidats à l’élection présidentielle, contre le président sortant Faustin-Archange Touadéra.

À un mois du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Anicet-Georges Dologuélé continue de structurer sa future coalition. Après avoir rallié à sa cause la semaine dernière Jean-Serge Bokassa à la tête du Mouvement Kodro ti Mo Kozo Si (MKMKS, AI du 19/11/25), le patron de l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca) s’apprête cette fois à signer un accord politique avec la formation de l’ancien président François Bozizé (2003-2013), le Kwa na Kwa (KnK). Plusieurs rencontres ont eu lieu ces derniers jours. Coté KnK, les négociations sont menées par le nouveau président intérimaire du parti Elie Ouefio, investi le 5 octobre (AI du 07/10/25). En exil à Bissau depuis 2023, François Bozizé espère toujours négocier un retour avec le président Faustin-Archange Touadéra après l’échéance électorale.

Dans le Sud-Ouest, le MKMKS fera campagne pour l’opposant, quand le KNK mettra à disposition de l’Urca ses forces militantes à Bangui, ainsi que dans les deux régions du Nord-Ouest, les plus peuplées du pays : l’Ouham, d’où est originaire François Bozizé, et l’Ouham-Pendé, préfecture natale d’Anicet-Georges Dologuélé. Toutefois l’ancien parti présidentiel reste affaibli par les divisions internes et l’exil d’une partie de ses cadres à l’étranger.

Prochain ralliement

L’alliance rappelle celle qui s’était nouée dans les dernières semaines de la précédente campagne présidentielle, dans des circonstances toutefois différentes. Le 3 décembre 2020, Anicet-Georges Dologuélé s’était rendu à Bossangoa (Ouham) pour rencontrer l’ancien président et sceller une alliance électorale avec le parti de ce dernier. François Bozizé, qui avait vu sa candidature à l’élection présidentielle être refusée par ce qui était à l’époque la cour constitutionnelle, venait pourtant de mettre sur pied la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), rassemblement de groupes armés qui visait à renverser par la force le président Touadéra. Même si Anicet-Georges Dologuélé avait ensuite répété s’être allié avec le KNK et non la CPC, la manœuvre avait été accueillie froidement par son électorat, en particulier à Bangui.

Anicet-Georges Dologuélé travaille désormais au prochain ralliement. Le très connecté ancien premier ministre Martin Ziguélé réfléchit lui aussi à mettre son parti à son service, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), bien que celui-ci soit miné par des luttes intestines depuis quelques mois. Même si ce rapprochement pourrait signifier son exclusion du Bloc républicain de défense de la Constitution (BRDC), plateforme de l’opposition qui prône le boycott des élections présidentielle, législatives et locales à venir.

Tchadanthropus – tribune avec Africa Intelligence

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