Depuis la sortie de la pétition initiée par les forces vives de la nation demandant entre autres  au Président Deby de ne plus se représenter aux présidentielles de 2016 , depuis l’entrée politique de certains partis de l’opposition radicale, depuis les manifestations des élèves du secondaire, et surtout  après la création de notre coalition des organisations de la société civile « TROP C’EST TROP », une certaine panique s’est installée au sein du pouvoir.

 

Cette peur est d’autant plus perceptible que des dérives verbales  et des agitations fébriles secouent depuis quelques temps la classe politique tchadienne proche du pouvoir, au point où certaines personnalités en arrivent même à perdre leur sang froid.

 

Le ton avait d’abord été donné par  le Premier Ministre lui-même  qui, après avoir « convoqué » les leaders de la société civile engagée s’est mis à les sermonner  en égrenant le chapelet  ridicule de griefs habituel « vous êtes sous la coupe de partis politiques d’opposition ! Vous cherchez à mettre à mal cette paix chèrement  acquise, vos déclarations menacent  la cohésion sociale ; vous voulez mettre le pays à feu et à sang etc.  ».

 

Ces slogans sont relayés à longueur de journées dans les medias publics par certains membres du gouvernement bien connus pour le zele empreint de folklore dont ils usent  dans leur soutien à cette gouvernance abjecte ;   ce slogan est également repris dans des meetings par quelques mercenaires attitrés du MPS dont l’expérience dans ces genres de show remonte aux époques de l’UNIR. 

 

Vient ensuite la constitution  d’un cénacle de  pseudo défenseurs des Droits de l’Homme, un groupuscule dont les motivations alimentaires sont évidentes et qui est en fait le relais naturel des positions gouvernementales ; les vociférations hystériques  traduisant «  la voix de son maitre » de ce groupe démontrent  à suffisance que sa raison d’être n’est ni plus, ni moins que de mériter sa pitance  en combattant  la Coalition « TROP C’EST TROP ».

 

Enfin, on assiste à une multiplication des interventions et des menaces contre la société civile engagée et contre des responsables politiques de l’opposition radicale ; menaces  en provenance de  certains proches et obligés du pouvoir  dont les motivations ne sont rien d’autre  que de conserver les avantages indus dont ils  continuent à bénéficier. 

 

Depuis  quelques temps donc, une vaste campagne de diabolisation des leaders de la coalition « TROP C’EST TROP » et des forces vives initiatrices de la pétition du 18 Septembre 2014 est lancée.

«   Le Tchad est un havre de paix entouré de pays en conflit ! Certaines personnes veulent le mettre à feu et à sang ; la paix a été chèrement acquise ! ne cédez pas aux sirènes des prophètes de malheur qui n’ont d’autres objectifs que d’appeler à l’insurrection populaire et à la déstabilisation du pays etc. » ; tels sont  ces diatribes débitées par le pouvoir et ses affiliés dans une mobilisation sans précédant.

 

Toute cette frénésie et ces agitations fébriles obéissent  à un seul credo : distiller à la population tchadienne l’idée selon laquelle la Coalition « TROP C’EST TROP » et le Mouvement du 18 Septembre cherchent à plonger le pays dans la guerre civile ;  l’objectif est clair : ternir au maximum, l’image de ces deux regroupements  aux yeux de la population tchadienne.

 

En fait, quel crime les membres de la coalition « TROP C’EST TROP » et les « petitionnistes » du 18 Septembre 2014 ont il commit pour mériter une telle diabolisation ?

 

Demander à Deby de ne pas se représenter en 2016 et donc de ne plus briguer un cinquième mandat ?

 

      En 24 ans de règne, il a instauré  une injustice à grande échelle ; la pire  que le Tchad ait connu c’est-à-dire fabriquer  artificiellement une minorité de maitres et une majorité de serviteurs ; la grande masse de tchadiens qui possède les mêmes droits regarde en silence cette minorité  de privilégiés compter les milliards et  mener un train de vie digne des princes du Golf ,construire des palaces à tour de bras, rouler dans des véhicules luxueux, s’offrir des gadgets  hors de prix , jeter des billets de 10 000 frs parfois des devises  sur les têtes des chefs d’orchestre pendant des cérémonies alors que eux, cette grande masse de tchadiens et leurs enfants  ont du mal à trouver de quoi faire bouillir la marmite.

 

Est-ce que dénoncer une telle injustice, c’est vouloir mettre le pays à feu et à sang ?

 

      En 24 ans de règne, Ie Président  a institué un mécanisme de répression inédit   en installant  dans la quasi-totalité des Commissariats, brigades et légions de gendarmerie,  des responsables  de l’appareil sécuritaire appartenant à une seule composante ethnique du pays : les autres citoyens  sont ainsi livrés aux foudres de ces individus qui, sous le couvert de la représentation des forces de sécurité étatique ne protègent en fait que les leurs. Les autres citoyens en sont réduits à prier le Créateur afin qu’il leur évite d’avoir à faire aux parents de ces privilégiés du pouvoir.

 

Les autres citoyens sont dépouillés de toutes leurs armes même celles qui sont autorisées au profit des leurs ; les citoyens lambda sont ainsi exposés à toutes sortes de vols de leurs biens et sont régulièrement  assassinés ;   alors que notre Constitution  dit que tout tchadien a  droit à la sécurité de sa personne et de ses biens.

 

Est-ce que  dénoncer une telle situation, c’est vouloir mettre le pays à feu et à sang ?

 

      En 24 ans de règne le Chef de l’Etat  à bradé toutes les entreprises et régies nationales les plus rentables au profit  de ses parents à l’image de la SNER usurpée à l’Etat Tchadien et l’accaparement par  la SOGECT  des régies des cartes d’identité, passeport, cartes grises, permis de conduire etc. dont le contrat vient d’être résilié par l’Etat ; résiliation dont le but évident est de faire bénéficier cette entreprise de plusieurs dizaine de milliards de FRS CFA de redevances perçues sur le produit de la sueur du peuple tchadien ; les  ressources pétrolière sont depuis longtemps devenues la propriété exclusive  de la dynastie dirigeante.

Ajouté à cela l’accaparement des principales sources de recettes comme la Douane devenue une caisse noire de la famille et où le petit frère du chef de l’Etat règne en maitre ; les impôts ainsi que le trésor public,  tous deux dirigés par ses parents. L’infiltration de l’administration par des proches à l’exemple des postes de Secrétaires  Généraux des ministères ou des individus à peine sortis de l’adolescence font la loi et sont les gestionnaires des crédits de leurs ministères alors que notre constitution garanti à tout  tchadien méritant l’égal accès aux postes de responsabilité.

 

  Est-ce que  dénoncer une telle situation, c’est vouloir mettre le pays à feu et à sang ?

 

      En 24 ans de règne, le chef de l’Etat continue à punir son peuple par la programmation  de la vie chère pour mieux l’asservir, des déguerpissements injustifiés qui laissent des familles entières dans la rue, du maintien des tchadiens dans la précarité,  de l’insécurité comme outil d’oppression, de l’absence d’eau et d’électricité, de la misère instituée,  du refus délibéré d’instaurer une politique d’emploi, abandonnant les jeunes diplômés à leur triste sort etc.

       

Est-ce que  dénoncer une telle situation, c’est vouloir mettre le pays à feu et à sang ?

Nous pourrons continuer  à égrainer à souhait  ce chapelet  d’actions  nuisibles  qui caractérisent  une mauvaise gouvernance ; le corolaire  de cette politique abjecte qui est cette injustice à grande échelle est le lot quotidien de  90% de tchadiens au point que ceux-ci ont fini par ne plus se sentir citoyens de ce pays. En dépit de cette évidence on exige le silence à tous les tchadiens et celui qui ose ouvrir la bouche pour dénoncer ces injustices est taxé de vouloir amener la guerre civile : quand on gifle un enfant disent nos anciens, on ne l’empêche pas de pleurer.

 

La paix que nos gouvernants veulent c’est de laisser cette minorité de tchadiens bafouer les droits fondamentaux de la majorité « en paix », c’est de les laisser affamer les autres tchadiens « en paix », c’est de les laisser s’accaparer des richesses nationales « en paix », c’est de  les laisser asservir la majorité de leurs concitoyens en paix.

 

Ce n’est pas nous à la coalition « TROP C’EST TROP » qui  mettons à mal la paix ; c’est  la politique d’injustice à grande échelle du  Chef de l’Etat  qui est la vrai menace pour la paix ; par ce que nous sommes convaincus qu’il n’existera jamais de paix sans justice ; cette paix est le calme avant la tempête ; c’est pourquoi, nous affirmons  ici que nous nous dirigeons  inexorablement, avec cette accumulation de frustrations collective, vers une situation insurrectionnelle certaine et la responsabilité en  incombera à l’auteur de cette mauvaise gouvernance.

 

Personne ne peut apprendre à un tchadien bien né, le bonheur  que procure la paix.  ; Parce qu’il a vécu la guerre dans sa chaire, nul autre peuple ne connait mieux que lui, les vertus de la paix.

Nous, membres  de la coalition « TROP C’EST TROP » voulons la paix ; nous la voulons même plus que ceux qui prétendent en être les défenseurs, par ce que notre paix à nous et qui est partagée par tous est une paix dans un Tchad où toutes les ethnies jouiront d’un traitement égal, un Tchad où le seul critère de promotion est celui du mérite ; un Tchad où tous les citoyen jouiront de la plénitude de leur droits fondamentaux ;un Tchad où les richesses nationale seront reparties de manière équitable, un Tchad débarrassé de l’impunité, de la corruption du favoritisme ; un Tchad où les citoyens seront égaux devant la justice ; un Tchad débarrassé du tribalisme ; bref un Tchad où régnera la bonne gouvernance ;  Alors seulement on pourra parler de paix et de cohésion sociale. C’est de cette paix là dont nous voulons.

 

Par ailleurs, tant que cette gouvernance abjecte continuera, la coalition « TROP C’EST TROP » la combattra ; et ni les intimidations, ni les  provocations et les agressions contre ses membres,  ni les campagnes de dénigrement dont elle fait l’objet ne dévierons notre coalition des objectifs qu’elle s’est fixée à savoir la recherche du bien être de nos concitoyens par l’instauration d’une justice pour tous et le respect de  Droits Fondamentaux de tous les tchadiens.

 

Mahamat  Nour   IBEDOU

Secrétaire Général de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (C.T.D.D.H)

Rapporteur au bureau de « TPOP C’EST TROP ».

Tel : 66 26 79 81.  E mail : ibedoum@yahoo.fr   ; ctddh_organisation@yahoo.fr

 

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