Décidément, l’affaire HH fait perdre la tête à beaucoup de monde ! Véritable filon inépuisable pour juristes et consultants et autres ONG qui cherchent à se positionner dans le cadre d’un procès où les milliards ne manquent pas ! Le grand bal a commencé, et déjà de nombreux juristes au Sénégal font un lobbying intense pour être des consultants auprès des chambres africaines !


Le dernier fait à signaler dans l’affaire HABRE, concerne la publication d’un petit ouvrage, qui paraît-il, se veut pédagogique sur les aspects juridiques de cette affaire. Ce n’est pas le premier ouvrage, Sidiki Kaba, et d’autres ont déjà exploré la mine d’or.


En quoi cet ouvrage pose problème ?

Il y a problème car celui qui l’a écrit est, Maître ALIOUNE SALL, Avocat de son état et professeur de droit public ! Le livre pose problème parce que M. Alioune SALL a été impliqué dans l’affaire HABRE et il omet de le dire dans son ouvrage qu’il veut pédagogique et même impartial. Pourtant, il a été Avocat pour le compte de l’Etat du Sénégal dans la procédure qui l’a opposé au Président HABRE devant la Cour de justice de la CEDEAO ! Il a pris la parole devant cette Haute Juridiction pour plaider contre le Président HABRE ! Ne pas le dire, le dissimuler, et mettre, en avant, sa casquette de professeur de droit pour masquer une nouvelle plaidoirie et faire croire au lecteur qu’il lit un exposé fruit d’une démarche objective et neutre, est un procédé douteux, et bien éloigné des règles déontologiques qui régissent la profession d’avocat, et caractérisent l’éminence de la charge du professeur.


Pour le lancement de son ouvrage, l’avocat-professeur a choisi la ville de Bamako, où il a organisé les dédicaces de son ouvrage.


Dans les colonnes du journal "Le quotidien" à Dakar,  il fait une interview-promotion de son livre, et, là aussi, judicieusement, il omet de préciser qu’il était en plein dans cette affaire. Il le sera durant DEUX procédures sur l’affaire Habré. D’abord, au niveau de la Cour communautaire de la CEDEAO, puis, il fut à nouveau enrôlé par le Sénégal devant la Cour internationale de justice de la Haye, où comme vous le verrez dans le document qui suit, il a participé comme co-agent du Sénégal.


Ce qui nous interpelle, c’est d’abord le procédé que nous jugeons douteux et partant, constater qu’il était presque vital pour lui de ne pas dévoiler sa participation pleine et entière en tant qu’avocat dans l’affaire HABRE ! Sa démarche dévoile et apporte la preuve des limites d’une argumentation juridique qui a besoin d’un maquillage pour être présentable devant un public qu’on sait non réceptif. Mais, c’est aussi, la preuve d’une conviction flageolante qui, pour être consolidée doit être aussi revêtue d’artifices. Ne pas faire cas de sa profession d’avocat ayant été constitué et ayant plaidé dans une affaire, mettre en avant sa casquette de professeur de Droit, pour mieux exposer ses idées partisanes, mais aussi mieux vendre son ouvrage, ne grandit ni le professeur et encore moins l’avocat.


Ecrire un livre sur une affaire qu’on a plaidé en tant qu’avocat, c’est possible, beaucoup l’ont fait, à visage découvert, pour détailler et prendre le temps d’expliciter certains points de leur affaire.Écrire un livre sur l’affaire HABRE, engager une action de communication pour s’offrir une seconde plaidoirie qui, il est vrai a pu être développée grâce à la complaisance du journaliste lequel, bien qu’ au courant de l’engagement de Maître Alioune SALL dans l’affaire HABRE, a préféré laisser prospérer tout au long de l’entretien, le sentiment qu’on avait à faire à un professeur qui nous expliquait des aspects juridiques d’une affaire complexe, au lieu d’un avocat qui, de manière habile et détournée, développait et s’offrait une nouvelle plaidoirie pour sa  paroisse et  ses clients.


Être obligé de recourir à un tel subterfuge pour espérer être lu et convaincre, nous réconforte sur les faiblesses juridiques d’une argumentation qui, si elle était solide et convaincante, aurait dû être développée à visage découvert et avec un engagement assumé sans emprunter les chemins d’une tortuosité si décriée au pays de la Téranga.
 

Ambenatna

665 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire