Si plusieurs questions demeurent, notamment concernant la date et le lieu de l’événement, plusieurs grands thèmes du sommet Afrique-France ont déjà été définis. Prévu pour 2026 à Nairobi, il devrait, entre autres, aborder le développement de l’intelligence artificielle.

Les échanges s’intensifient entre Paris et Nairobi pour définir le programme du sommet Afrique-France, qui se tiendra dans la capitale kényane en 2026. Côté français, l’ancien ambassadeur au Burundi Jérémie Blin a été nommé secrétaire général de l’événement fin 2024, tandis que l’exécutif kényan devrait prochainement dévoiler l’équipe chargée de travailler avec lui.

Parmi les noms qui circulent abondamment figure celui de Elkanah Odembo. Cet ancien ambassadeur du Kenya en France pourrait être amené à jouer un rôle important. Celui qui a également été ambassadeur à Washington est un proche de Raila Odinga, dont il a été le directeur de campagne lors de sa candidature malheureuse à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA), en février. Interlocuteur régulier des Français, le numéro deux de la diplomatie kényane, Korir Sing’oei, devrait aussi suivre de près le déroulement du sommet. La nomination d’une troisième personnalité est envisagée côté kényan.

Les discussions sur le déroulé de l’événement devraient s’intensifier après le retour de William Ruto de son voyage officiel en Chine, à la fin avril. La question de la date n’a pas encore été tranchée. Emmanuel Macron souhaite que le sommet se tienne en mars ou en avril, en amont de celui du G7, en juin, dont la France aura la présidence en 2026, afin d’y faire remonter les conclusions des échanges avec les représentants africains. Pour sa part, l’exécutif kényan, qui a prévu des rénovations dans son principal centre de conférences, le Kenyatta International Convention Centre (KICC), pencherait plutôt pour que l’événement ait lieu après l’achèvement des travaux, prévu pour fin mai 2026.

Trois grands piliers

Le programme pourrait s’articuler autour de trois grands piliers. Le premier devrait concerner les questions environnementales et leur financement, chamboulé par les coupes massives dans l’aide au développement américain depuis le retour de Donald Trump. Un autre thème du sommet devrait porter sur la réforme de l’architecture de la gouvernance mondiale, notamment dans les institutions financières. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, William Ruto, qui cherche désormais à renforcer son influence sur la scène internationale, en a fait l’une de ses thématiques favorites.

Un troisième volet devrait aborder le développement de l’intelligence artificielle (IA). L’administration de Ruto souhaite s’affirmer sur ce sujet. Elle a lancé en mars sa stratégie nationale sur l’IA, quelques semaines après avoir dépêché une délégation à Paris pour le sommet sur l’IA. Le Kenya s’est aussi doté d’un envoyé spécial dévolu à ces questions, l’ambassadeur Philip Thigo, amené à jouer un rôle important dans la planification de cette partie du sommet.

Comme déjà annoncé, l’événement devrait également traiter du secteur privé. Le but serait de réunir des entreprises françaises et des pays du continent. Jusqu’ici, le financement – pas encore chiffré – n’a pas non plus été tranché, alors que les deux pays doivent faire face à des contraintes budgétaires significatives. Emmanuel Macron devrait valider ces prochaines semaines une version plus aboutie du programme après les échanges entre les équipes françaises et kényanes.

Tchadanthropus-tribune avec Africa intelligence

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